L’IVG en hausse chez les moins de 25 ans

Publié le 07 mars 2011 par Mcetv

Plus de contraception pour moins d’IVG ? C’est ce que préconisent les spécialistes qui déplorent une augmentation des IVG chez les femmes de moins de 25 ans


Une augmentation préoccupante

Alors que chaque année, 4 500 adolescentes donnent naissance à un enfant, d’autres ont recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Si 83 % des Françaises se disent toujours prêtes à se mobiliser pour défendre ce droit, obtenu en 1975 par Simone Veil, les spécialistes pointent du doigt une augmentation inquiétante de cette opération, qui reste traumatisante. À l’occasion d’une conférence sur les nouveaux enjeux de l’IVG organisée à Paris en 2011, et à laquelle Le Figaro était présent, le professeur Israël Nisand, gynécologue obstétricien du CHU de Strasbourg, est intervenu sur l’augmentation des IVG chez les femmes de moins de 25 ans : « selon les derniers chiffres, les IVG sont en hausse chez les femmes de moins de 25 ans. Environ 15 000 sont pratiquées tous les ans sur des mineures. » Chez les 20-24 ans, l’IVG concerne 27 jeunes filles sur 1000. À titre de comparaison, dans la population générale, on en compte « seulement » 14,7 pour 1000, soit deux fois moins.

Éviter l’IVG en proposant la pilule gratuite

En instaurant une prévention plus efficace et l’accès à une pilule gratuite, le professeur Nisand compte réduire considérablement le nombre de ces interventions : « La moitié des IVG de mineures pourraient être évitées, annonce-t-il. Car, en France, cet acte est anonyme et gratuit, tandis que l’accès à la pilule contraceptive ne l’est pas. Nous préférons faire des IVG confidentielles plutôt que de proposer une contraception confidentielle. C’est une honte ! » À Strasbourg, son service Info-Ado permet aux jeunes filles de moins de 18 ans de se faire prescrire la pilule gratuitement, via une feuille de sécurité sociale anonyme. Une initiative qui se révèle payante puisque les IVG sur mineures seraient deux fois moins nombreuses qu’au niveau national. Une politique de prévention s’impose donc, surtout quand on sait que 35 % des jeunes seulement osent parler de contraception avec les professionnels de santé.

Lauren Clerc