Les révolutions arabes font-elles peur ?

Publié le 07 mars 2011 par Delits

 
Alors que différents pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient  vivent des bouleversements historiques, l’institut Ifop a voulu tester les ressentis de nos compatriotes. Et, à la lumière des résultats, on ne peut guère parler d’engouement. Les Français ressentent majoritairement de l’appréhension : 49% d’entre eux évoquent un sentiment  de  crainte contre 40% qui ressentent plutôt de l’espoir.

Hormis les 18-24 ans, toutes les tranches d’âges éprouvent des sentiments majoritairement négatifs à l’égard de ces soulèvements populaires.  La sensibilité politique joue  aussi grandement  dans la perception de cette situation : ainsi les électeurs de droite se montrent beaucoup plus craintifs à l’égard de cette révolte, tandis que les électeurs de gauche éprouvent majoritairement de l’espoir.

Alors qu’on aurait pu s’attendre à un plébiscite envers ce mouvement révolutionnaire, les sympathisants de Lutte Ouvrière et du NPA d’Olivier Besancenot semblent  éprouver des sentiments particulièrement partagés envers cette destitution des régimes autoritaires : pour 52 %  » les  évènements qui se produisent depuis plusieurs semaines dans les pays arabes, inspirent   de la crainte, contre 34% qui ressentent de l’espoir. De la même façon les employés, ouvriers et retraités s’inquiètent particulièrement des conséquences de ces changements de régime.
 
Comment expliquer des sentiments aussi mitigés vis-à-vis d’un mouvement d’émancipation ?

Au cœur des préoccupations des  personnes interrogées,  de droite comme de gauche, on anticipe « une augmentation du nombre d’immigrés en direction de l’Europe ». L’hypothèse d’un afflux d’immigrés parait probable à une grande majorité d’électeurs de droite. Un diagnostic largement partagé à gauche. Ainsi,  ces derniers sont 78%  à juger probable l’augmentation du nombre d’immigrés, soit 8 points de moins seulement que les électeurs de droite.
 
Les révolutions en cours inquiètent nos compatriotes. Le renversement de régimes autoritaires signe aussi à leurs yeux, l’émergence de nouvelles menaces – immigration, risque islamique- qui pourraient impacter négativement leur quotidien.