Le sondage Harris Interactive/Le Parisien la créditant de 23 % des intentions de vote au 1er tour, devant Nicolas Sarkozy et Martine Aubry au coude à coude à 21 %, continuait d'agiter la classe
politique dimanche. La présidente du FN a prédit "une surprise" : "Moi, en tout cas, je pars pour gagner, je ne pars pas pour faire de la figuration ni pour témoigner, je veux porter mon projet
et appliquer les solutions qui sont celles du Front national. (...) Il y a trois mois, j'étais à 11 ou 12 %, aujourd'hui (...) je suis entre 20-25 %, vous ne sentez pas qu'il se passe quelque
chose ?" Un peu plus tard, Jean-Marie Le Pen a surenchéri : "La vague bleue Marine est une vague de fond. Elle arrive à un niveau qui doit être pris en considération. (...) Marine a de très
belles chances d'être au second tour et même de surclasser son adversaire."
Nouvelle enquête
Le sénateur PS Jean-Pierre Sueur a jugé "urgente" l'adoption par les députés de sa proposition de loi sur les sondages, élaborée avec Hugues Portelli (UMP) et votée à l'unanimité au Sénat. "Que
les sondages marquent une progression de Marine Le Pen est une évidence. Et il est tout aussi évident que le fait que Nicolas Sarkozy fasse depuis des mois ses interventions politiques sur le
terrain du FN ne profite qu'à ce dernier", a dit le sénateur pour qui les chiffres avancés dans ce sondage sont "très contestables".
Critiqué pour n'avoir testé que Martine Aubry comme candidate du PS, l'institut a annoncé dimanche soir avoir lancé une nouvelle enquête, avec deux hypothèses de candidature socialiste, celle de
Dominique Strauss-Kahn et celle de François Hollande. Résultats promis pour mardi.
Sarkozy, "victime de ce sondage"
En déplacement, François Hollande a jugé, comme Martine Aubry la veille, que Nicolas Sarkozy était "la victime de ce sondage" : "Il a perdu plus de dix points par rapport à la présidentielle 2007
. Et où sont passés ces dix points ? Dans le Front national." Comme lui, plusieurs ténors du PS avaient accusé la veille le chef de l'État de favoriser le FN avec son débat sur la laïcité et
l'islam. Répondant à ces attaques, Jean-François Copé s'est en pris aux "leçons de morale" du PS et a laissé entendre que l'élection de Martine Aubry à la tête du parti fin 2008 n'était "plus
légitime" après la divulgation du rapport d'Arnaud Montebourg sur la fédération PS des Bouches-du-Rhône.
Le secrétaire général de l'UMP a aussi appelé à "ne pas surinterpréter" le sondage : "Des comme ça, on va en avoir d'autres. Il y a une règle, c'est de ne pas commencer à s'affoler quand un
sondage n'est pas aussi satisfaisant qu'on pourrait le souhaiter." Redoutant un 21 avril bis - élimination de Lionel Jospin au 1er tour, duel Jacques Chirac/Jean-Marie Le Pen au second -,
Marie-Anne Montchamp, ancienne porte-parole du parti villepiniste République solidaire, a demandé à Dominique de Villepin de "ne pas être candidat" en 2012, pour ne pas favoriser "la candidate
Marine Le Pen". "Je pense le contraire", a répliqué Dominique de Villepin.
Source : Le Point