Construit à la fin du XVIIe siècle, l’hôtel Lecomte (actuel lycée du Mirail) possède sur son aile gauche un escalier suspendu sur voûte à retour sur trompe.
Les trois types d’escalier suspendu sur voûte
Un escalier suspendu sur voûte est défini par l’absence de tout support vertical côté jour et par la présence des voûtes en surplomb assurant le support des volées. Il existe trois procédés de suspension : les escaliers de type Urbin sont des escaliers aux marches reposant les unes sur les autres. Ces marches porteuses tiennent essentiellement par leur engagement dans le mur de cage. Elles peuvent se passer de limon. Les plus anciens escaliers de ce type, exécutés au XVe siècle, se trouvent au palais ducal d’Urbin en Italie. L’exemple de la Carità de Venise a bénéficié d’une grande diffusion grâce à l’œuvre de Palladio. Cette diffusion – notamment en Angleterre – est telle qu’on enseigne aujourd’hui l’escalier sans limon sous l’appellation « escalier à l’anglaise » par opposition à « l’escalier à la française », c'est-à-dire avec limon.
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Pour le second type d’escalier suspendu, les collets – extrémités des marches côté jour – reposent sur des arcs longeant les volées. Ces arcs assurent leurs poussées sur les murs de la cage. Ces marches peuvent également reposer sur des pièces de bois qui remplacent les arcs.Les escaliers sur voûtes définissent le troisième procédé de suspension. Ces voûtes peuvent être à retour en arc de cloître ou sur trompe. On appelle « retour » le passage d’une volée à l’autre.
La stéréotomie de l’escalier de l’hôtel Lecomte
L’escalier de l’hôtel Lecomte est à retour sur trompe. Ces présentes trompes sont appareillées en « panache » et ont pour fonction de soutenir les paliers. Il est à noter la faible hauteur de flèche de la voûte. La partie limon laisse entrevoir un appareillage irrégulier et peu soigné. L’escalier, jusqu’à une récente restauration était entièrement enduit et badigeonné ; usage très fréquent pour la stéréotomie des escaliers.
© Photographies Hervé Mabileau, D.R.
L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)