Etat chronique de poésie 1152

Publié le 07 mars 2011 par Xavierlaine081

1152

A Edouard Glissant 

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Il nous restait la hache et la varlope

Pour tailler aux bayous des mystères

Les pirogues ouvertes

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Sagaie en main

Nous savions déjà

La torpeur moite

D’une terre abreuvée

De sang et de chaines

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Ce ne fut que long cri

Lancé aux quatre horizons

Lente clameur

Sourde peine

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Les chemins de légende se croisaient dans le noir

Nos yeux n’y voient goutte

Aux sombres frondaisons emmêlées de brumes

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D’un lent soupir exhalé

Tu as rejoint ce territoire

Délaissé les lianes et les rhizomes

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Ton ombre désormais ne pourra que s’accorder

Au pas ému des humains en travail

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Une sueur aveugle ton œil

Le pique au sel de l’œuvre infinie

Tant de pages à écrire qui attendent leur heure

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Et ce monde en gésine qui ne sait que faire

De ses deux mains sanglantes d’avoir trop œuvré

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Nous attendrons

Frémissants

Le retour d’une ombre

La fragrance d’un jasmin

Sera mémoire

Plantée aux sables

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Et nous irons debout

Conter l’interminable histoire

De chaines et d’échines

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Manosque, 4 février 2011

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