Deux plaintes sont déposés contre le jeune trader: l'une émane d'un petit actionnaire de la Société Générale, l'autre de la direction de la Banque. Les chefs d'accusation sont nombreux: escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, intrusion informatique, recel et complicité de recel.
Jérôme Kerviel risque jusqu'à 5 ans d'emprisonnement. La garde à vue dure 24h, renouvelable d'un jour supplémentaire à la demande du Parquet.
La brigade financière s'était rendue, vendredi, au domicile de Jérôme Kerviel, en banlieue parisienne. Elle en était ressortie avec des documents « sans grand intérêt » selon les policiers.
L'enquête s'annonce longue et complexe selon une autre source judiciaire. C'est en effet la première fois que la justice française doit traiter une affaire de ce type.
En attendant, des experts se montrent toujours aussi sceptiques sur le fait qu'un seul homme ait pu causer un préjudice de telle ampleur. Certains accusent même la Société Générale d'avoir tenté de dissimuler d'autres pertes en les attribuant à un seul trader. En 2006, l'action de la banque a perdu 40% de sa valeur. Un résultat qui alimente, aujourd’hui, toutes les suspicions.
« Nous avons subi un choc, nous allons le surmonter ».
Dans un interview au Figaro, Daniel Bouton se veut rassurant : la Société Générale reste bénéficiaire, dit-il, ses employés restent très soudés et « Les agences de notation n'ont dégradé la banque que d'un cran avec une perspective stable [...] nous sommes donc notés de la même façon qu'il y a deux ans ».
Daniel Bouton confirme que la Société Générale va procéder à une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros. Une opération qui permettra de compenser la presque totalité des sommes perdues.
Le Pdg de la banque est donc prêt à faire face à une éventuelle OPA hostile, dont la rumeur court depuis quelques jours. « Nos forces sont intactes, l'expansion continue », affirme Daniel Bouton, qui rappelle que la Société Générale prendra le contrôle, le 11 février prochain, de la Rosbank, le deuxième réseau de banque de détail russe.
Certains analystes estiment que le trader Jérôme Kerviel n'a pas pu, à lui seul, faire perdre 4,9 milliards d'euros à la Société Générale. La banque a-t-elle noyé dans cette masse des pertes réalisées de son propre fait? « Cela ne tient pas debout, ni techniquement, ni comptablement », répond Daniel Bouton.
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