« Didine » nous fait partager les aventures et mésaventures d’une trentenaire insensible. Insensible jusqu’à divers événements qui vont l’obliger à révéler ses émotions, jusqu’alors tenus plutôt à l’écart de sa vie… Didine, c’est aussi le – Ô joli - surnom de la protagoniste : Alexandrine (Géraldine Pailhas), 35 balais, créatrice en impression textile. Une femme sans véritable but, sans réelles ambitions (et ne parlons même pas de ses « accroches sentimentales »….). Bref, « Didine » se veut être une comédie romantique, plutôt légère, souvent tout en pudeur et retenue, à l’image de Didine.
Revenons à ses tribulations… Didine joue donc le rôle d’une femme indépendante, sans attache. Par un inopiné concours de circonstances, elle devient bénévole dans une association pour personnes âgées, dont l’ambition est de redonner le sourire à ces dernières, de leur tenir un peu compagnie dans la solitude de leurs derrières années… Et par un non-concours de circonstances, elle « hérite » d’une espèce de mégère, cynique et amère (géniale et théâtrale Edith Scob !). Ca tombe bien, Didine ne cesse d’aller, de place en place, de rencontres en rencontres… Elle va apprendre que certaines peuvent changer le cours de sa vie. Surtout quand la mégère en question se trouve être la tante d’un homme charmant… Sa vie paisible va s’en trouver toute chamboulée !
On assiste, en tant que spectateur, au cours de son histoire. On découvre toute la complexité, mêlée de douceur des rapports entre chaque personnage, du partage à l’indifférence, de la bêtise à la tendre séduction. On partage tous ces petits maux et ces grandes douleurs. Celles de toute vie en somme.
De ces rapports humains naissent des situations parfois dramatiques, parfois drôles, parfois les deux à la fois. Un film cocasse et peut être touchant mais qui ne peut se détacher d’une certaine inconstance.
Vincent Dietschy, le réalisateur avait pourtant fait appel à Ann Le Ly (réalisatrice de « Ceux qui restent ») pour écrire son film. Elle y apporte une certaine délicatesse, une ironie douce-amère ; quelque chose de l’ordre de la demi-teinte. Ensemble, ils sèment quelques émotions par ci, par là, vite éteintes tant le jeu de certains personnages est empli de fausseté (Benjamin Biolay, par exemple, établit qu’il n’est bel et bien pas un acteur et que, même pour un rôle de composition, Ô non non non, il ne se lavera pas les cheveux…). Tout comme cette apparente volonté de gravité invisible et de légèreté assumée : la progression dramatique, primordiale à l’implication du spectateur, n’est absolument pas maîtrisée et de ce fait, on a du mal à y trouver véritablement son compte…
Heureusement, certains éléments de la distribution apportent comme un vent de fraîcheur : Géraldine Pailhas reste charmante et délicate, Julie Ferrier nous touche par sa fougue et son enthousiasme. Quant à Edith Scob, on ne peut que lui tirer notre chapeau devant sa belle interprétation. Et on ne peut qu’avoir une pensée pour une autre vieille femme acariâtre et misanthrope : Tatie Danielle, ça vous dit quelque chose ?
Une comédie divertissante et dans le même temps, agaçante tant on devient masochiste à ouvrir nos paupières devant le jeu de certains personnages. Pas besoin de citer de nom, vous le découvrirez forcément par vous-même…
Sortie : le 23 janvier 2008.
Réalisé par : Vincent Dietschy
Avec : Géraldine Pailhas, Christopher Thompson, Julie Ferrier, Edith Scob…
Note Shotactu : 6.5/10
La bande annonce :
Charlène Marchand