Nouvelle série de brèves avec quelques informations notables de la semaine écoulée... Le paiement est toujours un sujet porteur mais ne doit pas laisser ignorer les autres, dans le domaine bancaire ou plus technologiques.
L'organisation non gouvernementale de lutte contre l'extrême pauvreté Nuru International présente sur son blog et en vidéo comment elle utilise les technologies pour fournir des services financiers élémentaires aux populations défavorisées des régions rurales du Kenya.
Nuru a créé une infrastructure "légère", basée sur la solution libre de gestion de "micro-banque" Mifos (de la Grameen Foundation), accessible depuis un PC minimal équipé d'un navigateur Opéra Mini et d'une clé GSM. Elle offre ainsi les services indispensables pour gérer son activité de micro-financement. Et lorsque des transferts d'argent doivent être réalisés, c'est le système de paiement mobile M-Pesa de SafariCom qui est adopté, évitant ainsi de longs déplacements aux bénéficiaires et les risques de vol s'ils étaient effectués en espèces.
Décidément, la banque et les paiements sont les vraies "killer apps" du mobile pour les pays émergents...
Une des nombreuses startups positionnées sur les paiements sur mobile, Dwolla a annoncé sa nouvelle offre Dwolla Spots, pour des règlements en boutique assistés par géolocalisation.
Pour mémoire, le système de Dwolla est basé sur un compte "virtuel" lié à un compte bancaire, avec lequel les échanges d'argent sont effectués par virement. Son principal argument commercial est économique : seule la réception de fonds est facturée, à un prix fixe de 0,25$.
La nouvelle solution enrichit les applications mobiles de Dwolla (la version pour iPhone, dans un premier temps). Elle propose de payer un commerçant en deux étapes : dans l'onglet dédié, il suffit de sélectionner la boutique parmi celles qui sont détectées à proximité de l'utilisateur puis d'indiquer le montant à transférer. Le virement est réalisé immédiatement et peut être contrôlé par le vendeur.
Après la présentation de Zumogo par ProPay, assez proche de Dwolla Spots, un nouveau modèle semble être en émergence...
Skype, le pionnier et leader de la téléphonie sur IP, continue à enrichir son offre, en particulier en direction des entreprises. La prochaine addition à son offre, comprenant déjà téléphonie, messagerie instantanée, visioconférence..., est la conférence web grâce à un partenariat avec Citrix et l'intégration de sa solution GoToMeeting.
Petit regret, l'intégration ne sera effective que vers la fin de l'année. Mais, avec ce nouveau service, Skype s'affirme comme une des rares solutions complètes du marché couvrant la totalité (ou presque) des besoins de communication d'entreprise.
Dans un registre beaucoup plus technologique, Amazon poursuit ses efforts pour convaincre les entreprises d'utiliser sa plate-forme de cloud computing "Amazon Web Services" (AWS).
L'annonce d'un nouveau module permettant de transférer simplement et rapidement une machine virtuelle VMware vers ses infrastructures devrait en effet faciliter la transition. VMware étant une des solutions les plus répandues en entreprise pour la virtualisation des serveurs, il devient ainsi possible de basculer sans effort une charge de calcul des serveurs internes vers le cloud, pour une migration définitive ou pour faire face à un surcroît d'activité.
Poursuivons ce panorama avec deux chiffres qui ont retenu mon attention cette semaine car marquant aussi l'évolution du secteur des paiements. D'une part, Square indique que sa solution de terminal de paiement pour iPhone a atteint le seuil symbolique du million de dollars traités quotidiennement. D'autre part, au détour de la présentation de l'iPad 2, Steve Jobs a révélé que la plate-forme iTunes d'Apple gèrait maintenant 200 millions de de cartes de paiement.
Nous terminerons sur un article de Bank Technology News (en anglais) dont je recommande la lecture. Il y est question de la migration des systèmes de core banking de Citi vers une solution de FIS Global, qui reste essentiellement fondée sur des traitements batch. Alors que les systèmes de gestion en temps réel se répandent (par exemple dans les filiales US de BBVA et Santander), cet étonnant choix de la banque serait justifié par des arguments de fiabilité. Le journaliste ne manque pas de souligner que la concurrence pourrait profiter de cette faiblesse pour gagner des parts de marché...