Lundi dernier, était prévue une réunion officielle au sein du Ministère du Tourisme avec à l’ordre du jour, la mise en place des feuilles de route régionales dans le cadre des ADT, prévues par le Contrat Programme National pour la mise en œuvre de la vision 2020.Au lieu de cela, on aurait assisté à une sorte de « on refait le match » qui n’avait aucune raison d’être, vu la conjoncture qui demande plus de sérénité afin de gérer une situation nationale exceptionnelle.
Cette réunion, dont on ne sait si elle a été provoquée par le Ministère ou par le secteur privé, a vu l’absence notoire du binôme de la FNT, pour des raisons de santé pour l’un et d’agenda pour l’autre. N’aurait il pas mieux valu la reporter à une date ultérieure, vue l’importance de l’ordre du jour ?
Sans dévaloriser les représentants de la FNT désignés à cette réunion, le binôme présidentiel se devait de prendre toute sa responsabilité pour canaliser les débats et éviter ainsi un quiproquo qui met tout le monde mal à l’aise, d’autant plus que nous traversons une zone de turbulences, dont on ne connaît pas encore la portée sur l’avenir de notre destination.
Les évènements du 20 février dernier continuent à semer le doute dans l’esprit des donneurs d’ordre européens, TO ou agences de voyages, qui outre le fait qu’ils doivent absolument continuer à rassurer leur clientèle( pour leur survie économique en premier lieu, les destinations Tunisie et Egypte leur faisant défaut pour le moment), attendent des professionnels marocains , public et privé , des engagements formels et des garanties certaines sur l’avenir proche de notre destination et cela le plus rapidement possible.
En cela, l’initiative de faire un road show dans les principaux bassins émetteurs, est l’unique point qui devait être à l’ordre du jour le 28 février dernier et sur lequel, les participants à cette réunion, auraient du se pencher et jouer d’ingéniosité pour proposer une communication ciblée qui nous permettrait de gagner la confiance de nos clients.
De quoi s’agit il ?
Certainement pas de la crédibilité de la destination, ni de son attractivité ; les performances enregistrées par notre industrie ces dernières années en attestent ; mais d’une guerre d’image et d’une bataille médiatique, car entre les perceptions des uns, les rumeurs des autres, les amalgames et autres interprétations abusives, la destination Maroc et par là même l’industrie touristique du Royaume pourraient se retrouver hypothéquées à très court terme dans cet immense imbroglio.
C’est ainsi qu’il convient à mon sens, de mettre en place des actions tactiques à court terme ciblant en premier lieu les leaders d’opinion et autres décideurs, seul moyen de véhiculer les bons messages et de consolider les acquis d’une destination mature dont l’industrie touristique est dotée d’une ingénierie moderne, et notre responsabilité à tous est de porter cette industrie en toute sérénité sans tomber dans « le panic management » qui consiste à confondre vitesse et précipitation. Même s’il est urgent d’agir, il n’est nullement nécessaire de le faire de manière isolée , individuelle et irréfléchie.
En tant que professionnels du tourisme nous ne devons surtout pas céder à une politique de bradage des prix, car encore une fois, il ne s’agit pas d’un problématique commerciale, mais bel et bien d’un problématique d’image liée à des aspects, de stabilité et donc de sécurité, qui sont du ressort de notre tutelle et c’est en cela que le road show est important et qu’il nécessite notre adhésion à tous et en rangs serrés.
Pour en revenir à la FNT, le mandat de l’actuel bureau est échu depuis le 8 novembre 2010 et si je m’en tiens à l’article 20 des Statuts de la FNT, l’AG élective aurait dû se tenir au plus tard le 31 Décembre 2010, année au cours de laquelle expire le mandat de l’actuel bureau?
Si nous devons faire le bilan de ce mandat, force est de constater qu’aucune des promesses de campagne n’a été tenue, de même que l’objet même de la FNT, a à peine été entamé et je m’explique :
En Novembre 2007 , le binôme fraichement élu s’engageait sur trois projets majeurs : la création de la National Tourism Academy, la mise en place d’une green carte pour les microprojets touristiques et l’institution du comité alliances tourisme pour renforcer la coopération internationale. Aucun de ses projets n’a vu le jour.
D’autre part, la FNT a pour objet l’organisation et la représentation des professions du tourisme, de veiller à la cohésion des professionnels du tourisme, en assumer en toutes circonstances la représentation et défendre leurs intérêts (Article 3). Il s’agit là de tous les professionnels du tourisme or nous avons assisté durant ce mandat à la dispersion des professionnels que la FNT n’a réussi ni à fédérer, ni à réorganiser et encore moins à structurer et cela pour des causes multiples et diverses :
Pour la FNAVM, la FNT n’a pas tenu son rôle lorsqu’il s’est agit de jouer le grand frère et d’appeler les membres au respect de leurs instances et de leurs textes. Ce qui aurait évité un procès qui a duré deux ans, avec des effets collatéraux et une perte de crédibilité et de représentativité qu’il sera très difficile de rétablir après coup. Le jugement frappe de nullité le bureau de la FNAVM, qui se trouve actuellement dans un véritable flou embarrassant tout le monde.
Pour la FNTT, qui n’a jamais vue le jour pour prendre le relais sur la défunte STT, les membres sont entrain aujourd’hui de vivre le calvaire, basculés entre deux ministères Le Transport et le Tourisme sur la mise en œuvre d’un hypothétique cahier de charge que tous aujourd’hui remettent en question et qui risque de paupériser les miro entreprises de transport Touristique.
Pour l’ALASCAM, qui est directement liée au Ministère des transports, ses problèmes n’ont jamais été à l’ordre du jour du bureau exécutif, ni du bureau élargi. Aujourd’hui ils se débâtent avec un cahier de charges et un code de la route.
Pour la FNAGAM, cette fédération est en attente d’un texte de loi qui encore une fois est loin de faire l’unanimité de ses membres et sa présence au sein de la FNT est très épisodique bien que son rôle est primordial, ses membres étant en contact direct avec les touristes et à même de nous communiquer leurs attentes.
Pour la FNR, cette fédération a beaucoup de mal à fédérer ses associations et se trouve très affaiblie par ce fait, malgré le travail fait par son président et son vice président. En fait les associations de Marrakech, Agadir, Ouarzazate, Tanger et El Jadida manquent à l’appel ……
Voilà dans quel état sont les Fédérations de métiers dont la FNT avait la charge en début de mandat pour leur restructuration et leur implication dans la stratégie 2010 et 2020.C’est un constat d’échec et la responsabilité incombe au bureau sortant. Je ne vois pas comment on peut lancer une Assemblée élective en avril 2010 avec un état des lieux aussi désastreux ?
Je n’ai pas parlé de la FNIH, « la mère des Fédérations » ni de la l’ANIT, dernière née des associations, qui se boudent royalement feignant de s’ignorer au grand drame de nous tous qui nous trouvons ainsi orphelins d’un grande FNT.
Il est encore temps de réunir tout ce beau monde autour d’une seule et même table, de faire notre auto critique et cela lors d’une grande journée de réflexion et de conciliation qui nous permettra de sortir grandit et en rangs serrés pour l’intérêt général. C’est ce message que j’ai essayé de passer le 19 octobre 2010 intitulé « Tous ego pour 2020 ».
Messieurs les Présidents,toutes Associations confondues , la balle est dans votre camp et les professionnels, jeunes et moins jeunes , attendent avec impatience.