Cameroun: La Journée de la Femme gâchée par la spéculation sur l'uniforme

Publié le 06 mars 2011 par 237online @237online

Écrit par Pana   


La commémoration de la Journée internationale de la femme, prévue lundi, s'annonce au Cameroun sur fond de spéculations autour du tissu spécialement produit pour la circonstance. Beaucoup de femmes camerounaises sont au désarroi, à l'idée de ne pouvoir exhiber, durant la Journée, l'uniforme taillée dans ce tissu en coton dont les dessins, représentant tous les corps de métiers qui accueillent les femmes au Cameroun, sont imprimés en un fond qui varie d'une année à l'autre.
Le tissu, produit par les Cotonnières industrielle du Cameroun (Cicam), a subi une si forte demande sur le marché, faisant le bonheur des détaillants et autres intermédiaires qui font passer le prix de 6.000 à 9.500 francs CFA, au grand dam des associations féminines incapables de procurer la fameuse uniforme à leurs membres.

Traditionnellement offert par l'Administration et les entreprises privées, à leurs employées à l'approche de la date du 8 mars, le tissu s'est imposé au Cameroun, à tel point que même les plus démunis s'efforcent de l'acheter pour l'offrir à celles qui leur sont chères.

Jeannette Tsognama, membre d'une association féminine d'un village en périphérie de la capitale camerounaise, devra trouver de meilleurs arguments pour convaincre ses consœurs à arborer, plutôt que des pagnes à l'effigie de la Journée, des robes communément appelées « Kaba Ngondo » prêtes à porter, ou alors à défiler avec des tenues taillées dans le tissu de la Journée de l'année dernière.

Venue à Yaoundé pour se procurer le fameux tissu pour les membres de son association, Jeannette Tsognama devra retourner au village, sans un mètre du précieux tissu, le budget déboursé par son association pour l'achat des pagnes aux membres étant limité.

« Nous avons prévu 5500 francs CFA par pièce de tissu, en nous référant au prix de l'année dernière. Lorsque nous avons appris que le prix officiel est passé de 5500Fcfa à 6000Fcfa, nous avons demandé aux membres de compléter le montant. Ce ne fut pas facile pour ces femmes du village qui ont un pouvoir d'achat très bas », explique-t-elle.