Magazine Culture
Honnêtement il y a des jours où je me demande vraiment si quand les groupes/labels décident de quelle chanson va filtrer les premières, ils ne choisissent pas exprès les moins convaincantes pour être surs de ne pas décevoir avec l'album entier. Parce que quand d'un côté les Strokes sortent un 'Under Cover Of Darkness' qui est médiocre tant il donne l'impression de dire "nous sommes en 2011 mais tentons de faire croire que rien n'a changé pour nous depuis 2001", mais qui dans la foulée nous balancent un 'You're So Right' et surtout un extrait de 30 secondes de chaque titre de leur album qui nous révèlent qu'Angles sera bel et bien leur Sandinista!; et et que de l'autre, on a les Noah & The Whale qui après le formidable The First Day Of Spring se contentent d'un 'Wild Thing', certes bon mais qui nous laissait quelque peu sur notre faim, alors que la moitié des chansons de Last Night On Earth nous auraient tous faits tomber; on est en droit de se poser des questions.
Avant toute chose il y a une condition nécessaire pour apprécier cet album : oublier d'entrée The First Day Of Spring, album tellement magnifique qu'il semblait difficile d'imaginer une suite tant il nous emportait, autant par la musique que par le film qui l'accompagnait.
Ici, Daisy Lowe ne fera donc pas d'apparition, il faudra que tu te contentes de la musique, mais je te rassure, ça vaut quand même le détour.
Ça vaut quand même le détour car Charlie Fink a cette capacité rare à transformer la mélancolie en perles pop, un peu à la manière d'Elliott Smith mais avec une chaleur bien particulière : tout comme les autres albums du groupe, Last Night On Earth n'a pas son pareil pour envoyer à l'auditeur de grandes vagues d'amour.
Sinon concernant le disque en lui-même, le son est dans l'ensemble plus lourd, avec moins de cordes, plus de clavier et d'électronique, mais il ne faut pas longtemps pour se convaincre du bien fondé de la chose : si tu es difficile, tu auras trouvé le départ avec les 3 tubes 'Life Is Life', 'Tonight Is The Kind Of Night' et 'L.I.F.E.G.O.E.S.O.N.' un peu trop évident (mais dans ce cas, excuses-moi de te le dire mais tu es quand même un peu casse-bonbons), mais tu seras conquis par 'Give It All Back', un des titres les plus réussis de l'album tant l'alchimie entre le texte la voix et l'instrumentation est parfaite : le groupe parvient, alors que c'est son troisième album, à exprimer à merveille toute la fougue dont peut faire preuve un jeune groupe.
La seconde face est un peu plus traditionnelle, avec d'une part un retour à des titres débordants de violons, de refrains accrocheurs et de ponts aériens : 'Just Before We Met' marie cordes et claviers d'une manière que l'on aurait pas attendue aussi convaincante tandis que 'Waiting For My Chance To Come' rentre dans la tête en moins d'une écoute; de l'autre, ces chansons douces-amères dont le groupe a le secret et qui nous arrachent une petite larme à chaque fois, notamment le très beau 'Old Joy' qui clôture l'album.
Au final, cet album, même si il n'a rien de comparable avec The First Day Of Spring (non pas qu'il soit moins bon, il est juste trop différent) s'avère néanmoins être un très bon disque.
Sinon je parle premiers extraits d'albums en dessous du reste, je ne sais pas si il en sera autant du prochain Arctic Monkeys, une chose est sûre, même si l'album se contente d'être à la hauteur de 'Brick By Brick', il devrait être fortement appréciable. On pourra ne pas aimer la voix de Matt Helders ou regretter la production Josh Homme, mais il sera difficile de nier que ce titre est hallucinant (et que le clip est de bien meilleur goût que 'Crying Lightning').