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Poeme.

Par Ananda

L’OBSCURITE

Plus noir que noir :

l’obscurité

j’y suis,

je me confonds avec.

Mon corps marécageux fait corps

avec le limon primitif.

Mais je ne devrais dire « je »,

pas davantage dire « mon » ;

je les dis par commodité.

Car, juste émergée du sommeil

je ne fais qu’un

avec mon lit

où la pleine osmose

me lie ;

plaisir de l’indifférencié.

Tout s’annule

dans le néant

lisse et poli

de cette poix

de cet énorme poids

de nuit

qui veut garder tout

en son sein.

Il n’y a pas

d’ici, d’autour

seule est la masse

au noir brillant

qui baigne

ce qu’elle contient

et en même temps l’abolit.

Mollesse du corps étendu

comme frappé par l’amnésie,

prisonnier de

l’immersion

tel un caillot de temps premier

que l’invisibilité soude,

unit au non-être ambiant.

Le monde n’est qu’une entité

couvant sa propre gestation

dans cet immobile refus

d’exprimer sa diversité –

l’existence est loin

on est bien !

Patricia Laranco.


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