La reliure d’éditeur au 19e siècle : Un exemple de reliure polychromée, chez Hachette…
dePierre
«En décor, la reliure industrielle, qui s’adresse à la foule est condamnée à crier plus fort et à tirer l’œil ; elle a des obligations de richesses dans les prix doux, de clinquant sur percaline et de prodigalité de faux or et de couleurs : Au besoin, il lui faut être sardanapalesque(”Sardanapale” fut un roi qui vécut dans la débauche, encore un !)sur des cartonnages de 40 centimes» .Henri Béraldi, collectionneur, bibliophile et auteur d’importants répertoires de graveurs et d’un ouvrage de référence sur la reliure au 19e siècle, met en lumière en quelques lignes seulement et ce, dès 1895, les principales caractéristiques de lareliure industrielle.
Apparue dès la Restauration, c’est après 1840 qu’elle connaît un incroyable essor répondant à une demande croissante de livres, liée à l’instauration de laloi “Guizot”en 1833 imposant à toute commune de plus de 500 habitants l’ouverture d’une école pour garçons et à celle de plus de 800 habitants une école pour filles et de la loi Falloux de 1850 libéralisant l’enseignement en permettant à tout particulier ou fondation religieuse, d’ouvrir des écoles et des collèges favorisant de faitl’enseignementconfessionnel. Les besoins en livres se multipliant, la production se diversifia et se déclina dès lors en livres religieux, livres de fêtes, livres d’étrennes, livres scolaires et surtout livres de prix.
Techniquement,la reliure industrielles’apparente à la reliure « à la Bradel » inventée au 18ème siècle, qui à la différence d’une reliure classique faisant corps avec l’ensemble du livre, se présente sous la forme d’un cartonnage collé aux pages de garde. Éditées en milliers d’exemplaires, destinés au plus grand nombre, les reliures d’éditeurs furent longtemps négligées, détériorées et même jetées, comme lescartonnages romantiques.
A partir des années 1830, un nouveau type de couvrure fit son apparition chez les éditeurs :La Percaline. Les ouvrages étaient recouverts d'une toile apprêtée et gaufrée de teinte foncée, la percaline, le plus souvent noire, mais aussi verte ou violette. Elle était ornée d’un décor doré appliqué à la plaque. Les plus jolies, appeléesreliures mosaïquéesétaient agrémentées de papiers de couleur collés sur la percaline avant l’application de la plaque dorée, qui sertissait sur le fond sombre des couvertures ces ornements aux couleurs de pierres précieuses (Un spécialiste, Bernard Mamy, les catalogue en ce moment sur son blog)
Lire la suite : http://livresanciens-tarascon.blogspot.com/2011/03/la-reliure-dediteur-au-19e-siecle-une.html