Rédigé parNicolas Gary, le samedi 05 mars 2011 à 13h06
Le pouvoir et son exercice. Depuis des semaines, la situation géopolitique ne parle que de cela, sans pour autant se l'avouer. Le renversement de dictatures, les bouleversements sociaux, que ce soit en Égypte, en Tunisie ou encore en Lybie, tout n'est que pouvoir et autorité, soumission et oppression.
Mais dans la révolte de ces peuples, dans leur légitime rébellion, on lit tout à la fois la revanche que la violence subie. Celle qui nous replonge dans les sinistres heures de l'histoire mondiale.
Bourreaux et victimes…
Et surtout, depuis quelques années, les oeuvres mettant en scène les bourreaux fleurissent, comme pour nous faire comprendre que nous ferions pareil à leur place.
La question est vaste. Et c'est bien le fond de celle que posait Goldman dansNé en 17 à Leindenstadt: «Aurais-je été pire ou meilleur que ces gens, si j'avais été allemand ?»
Charlotte Lacoste n'attaque cependant pas un peuple : elle vise une représentation du bourreau, qui nous est rendue sympathique, ou au moins compréhensible, finalement, parce que n'importe qui peut devenir un monstre. En prenant le contrepied de Littell, elle défend alors l'idée que l'on ne peut ni cautionner cette idée, ni l'accepter. Il est des bourreaux, il est des victimes, et c'est aux secondes que notre sympathie doit aller. Manichéiste, certes, mais passionnant.
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