Le Parisien d'aujourd'hui ne fait pas que publier le sondage plaçant madame fille en tête d'un premier tour de la présidentielle. Il donne aussi la parole à un membre de l'équipe de campagne d'Edouard Balladur. Cet homme a accepté de répondre aux questions d'un journaliste après qu'il a témoigné devant le juge d'instruction chargé de l'affaire dite Karachi, à l'origine d'un attentat ayant coûté la vie à onze de nos compatriotes au Pakistan.
Que dit ce monsieur ? Que M. Balladur n'est pas très net ni très honnête. Si ses comptes de campagne ont été validés, c'est que Roland Dumas, alors président du Conseil constitutionnel, a passé outre l'avis défavorable des techniciens chargés de les expertiser et de les contrôler. Ces comptes étaient plus que troublants, le trouble provenant de sommes énormes en liquide, apparaissant sans contre-parties. Le témoin assure aujourd'hui qu'il pensait que ces sommes étaient issues des fonds secrets.
Ces fonds secrets — Lionel Jospin a mis fin à leur pratique — permettaient à des ministres de recevoir d'énormes sommes d'argent dépensées selon leur bon vouloir. Il est possible que M. Balladur se soit gardé une poire pour la soif sur ces fonds secrets mais il est hautement probable que d'autres billets de 500 F (par valises entières) émanaient d'autres sources dont, il faudra en faire la preuve, de possibles rétro commissions versées après la vente d'armements importants.
Déjà, M. Galy-Dejean, trésorier du candidat Balladur, a reconnu qu'il ignorait la provenance de ces énormes sommes d'argent en liquide. Le témoin du Parisien affirme de son côté qu'il lui était impossible de poser les bonnes questions pour connaître le pourquoi du comment. Quoi qu'il en soit, Il n'aurait pas obtenu de réponse. Ce cher Edouard, on lui aurait donné le bon Dieu (catholique s'entend) sans confession. Le prêtre de sa paroisse peut déjà lui infliger trois ave et deux pater.