Henri Kaufman a l’oeil.
Cet ancien scientifique, reconvertit en directeur d’agence, aime à décrypter les messages des annonces publicitaires.
C’est en effet en nous révélant certaines allusions dissimulées ou cheminements parfois tarabiscotés des créatifs, que ce spécialiste nous éclaire sur le sens profond des pubs que nous croisons chaque jour.Henri Kaufman met ainsi son expérience à contribution dans son Blog « Et si l’on parlait marketing » afin de nous proposer une interprétation poussée et affinée des enjeux de communication des marques.
Aujourd’hui, il lève le voile sur les si mystiques campagnes du parfum Angel de Thierry Mugler.
« Miroir, Ô beau miroir, suis-je la plus belle femme du royaume ?
Ce visuel directement inspiré de la légende de Narcisse*, est lourd de sens cachés, et c’est probablement la raison de l’attirance qu’il exerce sur mon œil masculin.
D’abord, je suis troublé par la fausse gémellité du visuel ; est-ce que l’image reflétée par le miroir est bien celle de la femme qui est devant le miroir ?Ou bien celle de son clone qui est d’ailleurs en légère contre-plongée ?
Les cheveux longs vus par derrière semblent courts quand ils sont vus par devant.
Le reflet de ce bras enfilé dans une manche aux stalactites glacés ne se retrouve pas vraiment dans son symétrique. Idem pour le bras droit.
Le photographe - ou le photoshopeur - est habile et nous entraîne vers des pistes troublantes et verglacées.
Bref, cet ange qui brandit l’étoile de verre à l’instar de la Statue de la Liberté de Bartholdi qui brandit sa torche, souffle le chaud et le froid ; et c’est cela qui intrigue et qui permet à l’affiche d’atteindre son objectif.
Serait-ce aussi une version inspirée un chouïa de la fameuse pub Ange ou Démon de Givenchy, avec la célèbre rejetonne (Marie de Villepin) de notre ancien Premier ministre, que j’ai présentée ici ?
En tout cas, on passerait bien une nuit aux anges, avec elle, dans un hôtel de glace of course, avec des peaux de rennes en guise de couverture, le tout assaisonné d’Angel (le parfum au cas où vous auriez oublié son nom…).
* Narcisse s’est noyé en tombant dans la rivière dans laquelle il regardait son reflet. Cf le « Marketing de l’Égo » »