La critique de Claude :
Un true grit, c’est « un homme, un vrai ».
C’est ce que cherche la malheureuse Mattie Ross, 14 ans, pour arrêter le lâche qui a tué son père. La jeune fille à peine sortie de l’enfance va le trouver en la personne de Reuben Cogburn, vieux US marshall qui a descendu presqu’autant de criminels que de fiasques de whisky. En compagnie d’un Texas ranger (Matt Damon) un peu limité (les Texans n’ont pas la cote depuis Georges W. Bush), ils s’en vont « dans les territoires indiens » à la poursuite du bandit, que, bien sûr, ils expédieront en enfer, avec de nombreux petits camarades et pour le plus grand bonheur du public.
Comme tous les Coen, True grit est en effet une merveille, mais ce n’est pas comme l’ont dit quelques critiques, un renouveau du Western: c’est d’abord une collection de clins d’œil cinéphiliques et un festival de second degré
Prenez le désopilant procès qui évoque à la fois le brave Procureur Mc Coy de « New York District » et, pour nous Français du moins, les aventures de Lucky Luke. Et quand la petite Mattie s’équipe et prend les armes, au son d’une majestueuse musique des grands espaces, on pense irrésistiblement au Sergent York, qui quitte sa charrue pour aller défendre les Etats-Unis.. Et le film est un hymne à la négociation, art que les Britanniques ont aimablement transmis à leurs turbulents enfants américains !Ethan et Joël nous parlent aussi sérieusement : fidèles à un grand thème américain, ils disent aux « méchants » : « gardez vous des petits et des faibles, car ils ont du courage et de l’intelligence, et ils pourraient bienl’user à vous confondre ».
Saluons au passage la performance de Hailee Stenfeld (Mattie). Elle se prépare au métier d’actrice depuis l’âge de 8 ans. Nous en entendrons parler avant qu’il soit longtemps !