Crowbar, Sever The Wicked Hand sur le grill

Publié le 05 mars 2011 par Laurent Gilot @metalincmag

On n’avait pas revu le groupe de Kirk Windstein sur un long format depuis l’album « Lifeblood For The Donwtrodden » en 2005. Avec presque près de 7 ans de réflexion au compteur, voilà que le guitariste-vocaliste fait à nouveau parler la poudre. Pour la petite histoire, c’est en 1988 que Crowbar a démarré les hostilités avec son metal lourd et noir. Kirk est alors accompagné de Jimmy Bower (Eyehategod, Down). Le duo a pour optique de jouer le plus lentement possible avec des tonalités très basses. « Quand nous nous sommes lancés, le thrash metal était à son apogée », se souvient Windstein. « Nous nous sommes alors mis à redécouvrir Black Sabbath, Saint Vitus et tout un tas de groupes dans cette veine. Nous avons alors commencer à jouer dans des tonalités très basses sur certains morceaux. Nous voulions savoir jusqu’où nous pouvions aller dans ce registre. » Dans les années 90, après le départ de Jimmy Bower, Windstein continue son bonhomme de chemin et installe Crowbar dans le circuit des clubs de l’époque. C’est ainsi que la musique du groupe va marquer les esprits de tout un tas de musiciens en herbe. Quand on évoque l’influence de Crowbar sur des formations métalliques récentes, comme Chimaira ou Killswitch Engage, Windstein avoue son étonnement : « Quand j’ai rencontré les mecs de ces groupes, ils n’arrêtaient pas de me parler de Crowbar (ndlr : Windstein joue également pour Down et Kingdom Of Sorrow donc tourne beauoup). J’étais impressionné car la plupart de ces groupes sont plus connus que Crowbar à son époque. C’est probablement ce qui fait qu’il y a un nouvel intérêt aujourd’hui pour ma formation. » C’est le 14 février 2011 que Crowbar sort son premier album studio depuis 6 ans, « Sever The Wicked Hand », que notre ami barbu n’hésite pas à qualifier de gargantuesque. « Je crois que ce disque est le plus important que nous ayons réalisé à ce jour. Peut-être parce que nous sommes dans le circuit depuis un moment et que pas mal de groupes revendiquent notre influence. Et puis, il y a plus d’excitation et de buzz autour du groupe aujourd’hui que par le passé, ce qui est vraiment cool. Je vois ce disque comme un nouveau démarrage pour Crowbar. » Et force est de reconnaître que « Sever The Wicked Hand » propose un bel éventail de ce dont la formation est capable. Et puis, il y a également un parcours personnel qui fait en sorte que ce disque à une résonnance particulière pour Kirk : « J’ai arrêté les drogues et l’alcool en août dernier. C’était donc une bonne expérience que d’écrire et de chanter en étant sobre. J’ai souvent enregistré mes parties de guitare à jeûne. En revanche, à chaque fois que je devais réaliser des parties vocales, il fallait que je sois complètement bourré. Cette fois-ci, c’était une expérience émotionnelle différente car j’avais les idées claires. C’était important car la plupart des paroles de ce disque traitent d’expériences très personnelles. Au départ, j’étais très nerveux à cette idée mais l’ensemble fonctionne bien à l’arrivée. » Il faut dire que cette orientation à tout de la catharsis pour Windstein. A ce titre, il précise : « « Sever The Wicked Hand » n’est pas un concept album, c’est juste une métaphore sur le fait de couper les ponts avec toutes les choses négatives qui envahissent ta vie. Cela peut évoquer le fait de se débarrasser d’une mauvaise relation, d’une amitié néfaste… Tout ce qui peut entraîner de la négativité dans ta vie. Ce disque parle de se débarrasser de ça et d’aller de l’avant. » Et à l’écoute de ce disque, on ne peut qu’adhérer au programme. Du trépidant « Cemetery Angels » au titanesque « Liquid Sky And Cold Black Earth » en passant par le fantastique break mélodique « à la Metallica » de « As I Become One », tout est réunit pour conduire Crowbar vers les sommets du genre.

Texte : Markus Schenker
Photos : Matt Trobly

www.myspace.com/crowbar

Crowbar, Sever The Wicked Hand (Century Media/EMI)
Sortie le 14 février 2011

Crowbar, Cemetery Angels, video


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