Non, rien ne viendra (Roger Munier)

Par Arbrealettres


Non, rien ne viendra.
Mais cette évidence, il faut l’habiter.
Elle est si forte qu’elle est à sa manière une venue,
la seule peut-être qui soit possible à une Absence.

Ou encore, Ce qui ainsi ne vient n’est bien ce qui ne vient,
jamais ne vient, que parce qu’il est peut-être de toujours déjà venu.

Comment viendrait-il, s’il est de toujours déjà venu,
et tellement et de si près qu’on ne peut le savoir venu?
Le mouvement de venir, d’à-venir, n’est qu’en nous,
non en lui, ne tient qu’à nous, à notre attente.
Mais si lui, tout autant, attendait?

(Roger Munier)

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