Le Chevalier de Saint-Georges, le créole et la musique populaire !

Publié le 05 mars 2011 par Halleyjc

La conférence de Marie-Christine HAZAËL-MASSIEUX donnée le 1er mars 2011 dans les salons d’honneur de l’hôtel de Ville de Basse-Terre, aura marqué les esprits : Et chacun des 140 auditeurs aura retenu quelque chose et sans doute quelque chose de positif.

Le technicien chargé de la maîtrise de l’équipement audio visuel se surprend à tout abandonné pour écouter recevoir et à son tour venir sur ce chemin proposé à la réflexion de tous. Madame le Sénateur-Maire évoque sans hésitation un discours fondateur. Beaucoup d’autre ont été impressionnés par les formidables évocations des créoles de la Caraïbe. Et l’on passe de Haïti à la Martinique puis la Guyane pour arriver en Guadeloupe.

Marie-Christine HAZAËL-MASSIEUX, au delà de son immense talent de conférencière nous a apporté son regard de linguiste sur l’un des éléments sans doute le plus important de notre patrimoine…

Tiens et pourquoi pas le créole patrimoine de l’humanité !

Mais elle nous a aussi apporté son regard de Femme qui a su repérer l’immense besoin de savoir manifesté le 1er mars 2011. Et c’est pour cette raison qu’elle a accepté l’an prochain de revenir vers nous pour aller plus loin.

Marie-Christine HAZAËL-MASSIEUX s’est fait aussi un plaisir en évoquant les personnages de la saga Saint-Georges ;

  • Nanon sans doute instruite, sachant peut-être lire et parlant une langue en cours de formation.
  • Joseph emmené très tôt en France aura sans doute entendu le parler de la plantation, mais lui-même ne devrait pas être un locuteur créole.
  • Enfin Georges aura, par le fait de ses fonctions de planteur, eu l’occasion de parler le créole.

Aucune trace écrite permettant de confirmer ces simples hypothèses, mais de nombreux documents d’époque qui permettent de tracer au moins le décor.

Mais en fin d’exposé Marie-Christine HAZAËL-MASSIEUX présente un air populaire de l’époque : Lisette : les paroles sont en créole et l’auditoire est invité à écouter cet air interprété au piano.

La conférence est suivie d’un mini concert donné par A cœur d’hommes de la commune de Baillif. Joël le chef de cœur propose un air du Chevalier de Saint-Georges : Au fond d’un bois solitaire !

Marie-Christine ne peut retenir son émotion c’est le même air que celui de Lisette.

Voici les paroles du Chevalier de Saint-Georges extrait des Romances à Madame de Vauban.

Au fond d’un bois solitaire le berger
Tircis un jour trouvant seul sa bergère
lui parla de son amour.
Vous savez dit-il,
cruelle qu’elle est ma fidélité
une rigueur éternelle ne m’a jamais rebuté.

Voici le texte transcrit par Moreau de Saint-Mery et traduit en français !

Moreau de St-Mery

Traduction

Lisette quitté la plaine, Lisette, tu fuis la plaine,

Mon perdi bonher à moué Mon bonheur s’est envolé ;

Gié à moin semblé fontaine Mes pleurs, en double fontaine,

Dipi mon pas miré toué. Sur tous tes pas ont coulé.

La jour quand mon coupé canne, Le jour moissonnant la canne,

Mon songé zamour à moué ; Je rêve à tes doux appas ;

La nuit quand mon dans cabane Un songe dans ma cabane,

Dans dromi mon quimbé toué La nuit te met dans mes bras.

Cet air est en fait un air populaire très connu sous le nom de Que ne suis-je fougère. Vous le trouverez assez facilement sur le net, mais il semble impossible de terminer l’auteur.

http://www.youtube.com/watch?v=b972h7JGXzQ

On le retrouve même chez Giovanni-Battista Pergolèse et Fernando Sor.

http://www.youtube.com/watch?v=RUeKYn1itf0&feature=related