Huit millions de téléspectateurs ont suivi l’interview du président du Fonds Monétaire International sur France 2 dimanche dernier, et ils n’auront pas été déçus.
Mais le terrain sur lequel DSK voulait se placer était bien le social. La crise financière, la crise économique appartiennent au passé (grâce à l’intervention providentielle du FMI), demeure la crise sociale. Toute sortie de crise doit se faire « dans la justice ». Il faut une impulsion européenne plus forte, et notamment une politique de grands travaux pour réduire le chômage. Parallèlement les inégalités doivent s’atténuer. Et – déclaration d’intention tout à fait claire – DSK se dit toujours disponible pour aller « là où je suis le plus utile ».
A vrai dire, certains téléspectateurs, de droite comme de gauche, auront apprécié la virulente charge de DSK contre les querelles de personnes, les luttes d’influence au sein de la majorité comme du Parti Socialiste, dont il a condamné la mesquinerie. Il a ainsi reproché à la classe politique, apparemment dans son ensemble, de « ne pas s’occuper des problèmes des gens » pour ne penser qu’aux échéances électorales. Bravo : lui au moins se situe au-dessus de la mêlée, ce qui lui vaut sans doute de caracoler en tête des sondages. Mais cette belle profession de foi le range toujours dans la classe des partisans de l’État providence.
En réalité, il n’y a aucune rupture entre DSK et le reste de la classe politique française : tous ces bons samaritains veulent s’occuper des « problèmes des gens ». Les libéraux, de leur côté préfèreraient un candidat qui dirait « l’État doit laisser les gens s’occuper de leurs problèmes ». Les chômeurs et les pauvres, eux, sont rassurés : socialiste, et dirigiste, DSK s’occupera d’eux.