Les leçons du mal de Thomas H. COOK

Par Lecturissime

L’auteur :

Thomas H. Cook est un écrivain américain, auteur d’une vingtaine de romans.

L’histoire :

Jack Branch est un fils de bonne famille, professeur dans le petit lycée de Lakeland, Mississippi. Très impliqué dans son métier, soucieux de justice dans un pays encore marqué par la guerre de Sécession, il se prend d’affection pour un élève taiseux et renfrogné du nom d’Eddie Miller. Eddie se tient à l’écart de la communauté, résigné, écrasé par le poids de son ascendance : il est le fils du « tueur de l’étudiante », mort en prison quinze ans plus tôt. Le mal se donne-t-il en héritage ? Peut-on sauver les gens d’eux – mêmes ?
Pour libérer Eddie de son fardeau, Jack lui suggère de mener une enquête sur son père. Le maître et l’élève découvrent peu à peu un monde où le bien et le mal se confondent, chargé de violence et de mirages : un monde de ténèbres. (Quatrième de couverture)

Ce que j’ai aimé :

-   Une attente est savamment créée tout au long du roman par des prolepses incessantes : Jack Branch raconte les évènements qui se sont déroulés en 1957, mais il le fait à la fin de sa vie, ayant ainsi une vision d’ensemble sur son récit et sur les êtres dont il est question. Il fond ainsi les époques, instillant au fur et à mesure des informations sur le devenir des personnages, intriguant le lecteur avec cet évènement mystérieux qui changera leur destin et les mènera au procès dont des extraits sont retranscrits…

-   Les références culturelles sont érudites puisque Jack est professeur, il survole l’histoire traquant le mal à travers des personnages historiques ou fictionnels pour raconter leur histoire.

-   Le style est précis, tout comme la construction, nous prenant incidemment dans ses rets.

Ce que j’ai moins aimé :

-   J’ai attendu avec impatience pendant le récit cet évènement violent, extraordinaire qui a changé la vie des personnages. De fait, j’ai trop attendu, et j’ai été déçue quand, enfin, la relation de cette scène évoquée à moults occasions tout au long du roman, est enfin relatée. Pour moi, le suspens est tombé à plat.

-   Le propos de l’auteur n’était évidemment pas seulement dans l’intrigue policière, il s’applique à décrire la psychologie des personnages avec tellement de minutie, que l’on peut penser que là est l’essentiel de son propos. Pourquoi dans ce cas instiller cette jalousie pernicieuse cadrant peu avec la personnalité de Jack à la fin du roman ? Je ne l’ai pas trouvée cohérente.

Premières phrases :

« Gâté par le sort, je n’ai pas su voir les ténèbres ni ce qu’elles dissimulaient. Jusqu’au moment fatidique, le mal s’est tenu à distance, circonscrit à de simples notes de cours sur les crimes perpétrés par des armées, des foules et des individus sanguinaires, auteurs d’actes abominables que j’exposais avec passion à mon auditoire d’élèves captifs. »

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Lu dans le cadre du jury Babélio-Seuil Policiers

Les leçons du mal, Thomas H.COOK, Traduit de l’anglais (EU) par Philippe LOUBAT-DELRANC, Seuil policier, mars 2011, 356 p., 21.50 euros