Magazine Journal intime

L’arachnophobie au quotidien

Par Charlotte_aussie

L’arachnophobie au quotidien

M
a phobie, c’est l’araignée. J’ai grandi à la campagne, avec elle. J’ai plein de souvenirs affreux. Quelques exemples choisis :
Je me réveille d’un cauchemar au beau milieu de la nuit lorsqu’elle commence à escalader ma couette.
J’inspecte la douche sous tous ses angles avant de pouvoir y pénétrer (je passe énormément de temps a tout inspecter dans la maison), je commence à me savonner, je me retourne vers le rideau de douche… et la découvre dans un pli du rideau, A L’INTERIEUR. A quelques centimètres de moi.
J’inspecte la chambre avant de me coucher, avec le même rituel : passage en revue des quatre murs, des quatre coins supérieurs des murs et du plafond. J’allume toutes les lampes pour que les ombres suspectes soient plus facilement repérables. J’entre dans le lit et m’apprête à éteindre la lumière… lorsque je la découvre, de la taille de l’abat jour sur lequel elle est posée, au plafond. Depuis ce soir j’ai ajouté l’abat jour à mon rituel.
Je vais aux toilettes (environ 5 mètres carrés), je ferme la porte… elle est posée à coté de la poignée… impossible de ressortir.
Mes pauvres parents m’ont entendu plus d’une fois hurler, insulter mère nature pour avoir créé des horreurs pareilles, mettre en route l’aspirateur a 2 heures du mat… ils étaient bien patients… et se sont bien marrés lorsque je leur ai annoncé que je partais en Australie.
Lorsqu’on a débarqué ici, j’ai fait le même cauchemar trois fois de suite : je me réveillais en sursaut, criais qu’il y avait une araignée… et me rendormais aussitôt. Le pauvre Denis, lui, essayait tant bien de mal de se calmer après l’immense trouille que je lui avais filée. C’était pas gagné.
Deux ans et demie plus tard… je ne l’aime toujours pas, mais je peux l’observer. Je la trouve meme parfois belle, interessante. Je peux m’abstenir de crier si elle n’est pas trop près. Nous ne sommes toujours pas copines mais elle a le droit de vivre. Il faut dire que notre jardin est très vert et donc… un paradis pour elle :
Il y a en ce moment la Golden Orb qui a décidé de tisser sa toile au dessus de l’escalier d’entrée. Souvenez vous, les Golden Orb sont celles qui mangent les oiseaux dans le Queensland. Elles sont à Sydney plus petites mais tout de même assez impressionnantes. Elles font des toiles en 3D magnifiques, se posent au milieu de la toile et ne bougent jamais. Elles invitent leurs copines à partager leur toile, ce qui nous donne au bout d’un moment une énorme toile avec un gros squat d’araignées dessus. Tous les soirs je passe dessous en me pliant en deux avec quelques secondes d’hésitation.
Il y a aussi l’Orb Weaver (pas sure du nom) qui nous tisse des fils de plusieurs mètres de longueur (de notre balcon au balcon du voisin par exemple). On ne la voit pas la journée, mais elle sort le soir, avec son abdomen tout gonflé et répugnant, et se bat avec ses voisines (féroce, je vous dis).
Il y a l’habituelle Huntsman qui nous pond de temps en temps des petits sur le plafond de la cuisine ou dans la chambre d’amis. Elle rentre parfois (rarement) dans le salon, elle est immense et répugnante, mais tellement peureuse qu’elle se met a détaler des qu’on l’approche d’un mètre. La Huntsman a quand même un intérêt : elle se régale des gros cafards.
Il y a aussi la Redback et la Funnel Web, mortelles, dont les backpackers parlent beaucoup mais dont je n’ai jamais vu ailleurs que dans un zoo.
Bref, ce voyage en Australie me fait du bien. Je me soigne, doucement.

PS : j’espere que ce post ne rebutera pas les amis / la famille a venir !


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