Critique film : Tron l’héritage (Tron Legacy), réalisé par Joseph Kosinski, avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Olivia Wilde… sortie cinéma 02/2011
Dans Tron l’héritage, tout est au profit de la forme, rien ne donne avantage au fond. De la sublime Olivia Wilde à l’excellente BO de Daft Punk, tout est pensé pour le plaisir des sens visuels et auditifs. Et encore que… Voir une 3D numérique à peu près aboutie servir un décors noir sans profondeur, ou encore voir que la majorité du film se caractérise par des plans figés tenant du mauvais théâtre, me fait plutôt retenir mon émoi quand à la qualité esthétique de l’ensemble.
Mais là où le bât blesse réellement, c’est sur la façon dont est ruiné le potentiel du concept Tron au profit d’une histoire digne d’une aventure des Powers Rangers et de personnages aussi creux qu’ils sont les pâles copies d’un certain Obi Wan (Star Wars) ou d’un certain Mérovingien (Matrix). Ce sont les raccourcis scénaristiques ignobles qui détruisent toutefois toute l’amorce SF du projet. Absurdités telles qu’un héros qui, conduisant une moto lancée à toute vitesse sur « la grille« , est capable de faire comprendre des stratégies d’attaques complexes à ses acolytes inconnus jusqu’alors d’un simple regard, qu’un ancien gentil devenu méchant qui redevient gentil – comme ça sur un coup de tête – juste à l’instant où ça urgeait pour les gentils, qu’un super pouvoir final qui aurait été bien salvateur plus en amont du scénario. Quel gaspillage d’énergie et d’argent quand on sait certaines idées vraiment intéressantes, comme le principe de perfection dans l’imperfection.
Pour finir bref et bien, achetez sans hésiter l’album de la BO, à défaut d’acheter une place outrageusement coûteuse.
4/10