Par Fabienne
Liu Bolin s’est rendu célèbre avec ses expériences d’invisibilité photograhiées et mises en scène dans des cadres toujours plus surprenants… Aujourd’hui, la Galerie Paris-Beijing expose des oeuvres récentes…
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Vous aviez sans doute déjà entendu parler de Liu Bolin, il est l’artiste-caméléon qui doit sa grande notoriété à son effacement quasi total des espaces dans lesquels il se met en scène. Ses camouflages photo ont donc très largement fait le tour du web. Nous l’avions d’ailleurs brièvement évoqué pour sa participation dernièrement à l’exposition « Réinvestir la planète » à Levallois.
Aujourd’hui vous pouvez retrouver l’artiste pour une présentation en « solo » à la Galerie Paris-Beijing. Les oeuvres présentées sont récentes et vous permettront encore d’être surpris par le travail accompli…
© Liu Bolin, Hide in the City – 93 Supermarket II, 2010
Liu Bolin s’est fait connaître rapidement et pas seulement dans les milieux artistiques, sa pratique s’est orientée de façon originale, et a ainsi a su résonner amplement, son succès est désormais à échelle mondiale, et n’intrigue plus seulement les férus de création contemporaine.
© Liu Bolin, Nine-Dragons Screen, 2010.
Né en 1973 à Shandong, il est diplômé en 2001 d’un master en sculpture, pratique qu’il va donc délaisser un temps au profit de « sculptures-vivantes » , de performances éphémères, immortalisées en photo. Ce sont ces photographies qui lui ont offert la popularité qu’on lui connait aujourd’hui. Être chinois et artiste implique de vivre dans un contexte bien particulier… Contexte qui est, dans son cas devenu moteur d’une œuvre qui interroge sans cesse la place de l’individu dans la société.
On se souviendra de l’épisode qui a fait grand tapage médiatique : disgracié en 2005 par le régime communiste chinois, son atelier à Pékin sera fermé puis démoli, l’artiste, lui-même étant alors sous le joug d’une interdiction formelle d’exposer… Quoi de plus revendicateur pour lui que d’entrer dans un démarche artistique de rébellion qui l’amène tout simplement à se faire diparaître de la surface de la terre ? Il évoque d’ailleurs cet épisode comme le « déclencheur » :
C’est à ce moment-là qu’est né en moi le concept de disparition de l’individu.
© Liu Bolin, Hide in the City – Italy – 10, 2010
© Liu Bolin, Hide in the City – 95 Pile of Coal, 2010
Performances et photographies sont désormais le quotidien artistique de Liu Bolin, bien qu’il poursuive en parallèle ses activités de sculpteur avec des statuettes « humanoïdes » monochromes, filiformes aux têtes et mains disproportionnées.
Son corps est devenu un outil, élément de dissolution dans les lieux explorés. L’évolution est perceptible : la qualité de ses effacements s’améliore considérablement. S’il ne se mettait pas au centre de ses photographies, nous en arriverions presque à jouer à un « Où est Liu ? »
Attention néanmoins à l’interprétation que l’on pourrait faire de son travail : l’aspect ludique de ses réalisations n’est pas inscrit dans l’essence de ces photographies. Il s’en défend fermement… Aucun jeu ne sous-tend son art !
À découvrir jusqu’en avril prochain, et pour toutes vos appréciations : les commentaires sont ouverts !
Hiding in the City à la Galerie Paris-Beijing
Du jeudi 24 février au Mardi 12 avril 2011
54, rue du Vertbois, 75003 Paris