Hygiène à Ampus - 1936

Publié le 04 mars 2011 par Goure

Notre village il y a 75 ans :
Rapport du Conseil Départemental d’Hygiène (1° avril 1936)
Construction d’un abattoir :
“La tuerie d’animaux de boucherie de M. Marius Troin est installée à l’extrémité de la ruelle Bouvesse qui est parcourue dans toute sa longueur par un canal couvert qui fait office d’égout communal : les eaux d’évier et le contenu des fosses d’aisance s’y déversent.La municipalité aurait, paraît-il, l’intention d’édifier  un vidoir public qui sera branché  sur le canal.
Il n’y a donc aucun inconvénient  à autoriser M. Troin à évacuer les eaux résiduaires de sa tuerie dans ce canal.
Pour terminer, il n’est pas inutile de signaler  que le canal de la Bouvesse, égout communal, se déverse à son extrémité inférieure dans un lavoir public. Cette situation des plus fâcheuses mériterait d’entraîner  la suppression de ce lavoir”.
page 128 Livre de M. Faure - Chapitre : L’élevage.
Pour avoir vécu , dans mon enfance , à la Bouvesse , je souhaite apporter quelques précisions.
Le canal n’était pas couvert dans toute sa longueur.Au premier tiers du canal,  il y avait une ouverture où les femmes venaient jeter leur seau hygiénique rempli d’excréments , qu’il y ait de l’eau ou non dans le canal. En principe , on ne  pouvait jeter que si l’eau (de Fontigon) passait . Lorsque l’eau du canal était au-dessus du village pour l’irrigation, à la Bouvesse , point d’eau , canal à sec.. Mais vous voyez ces femmes repartir chez elles avec leur tinette  ? Qu’est-ce qu’elles en auraient fait ??? Aucune hygiène , odeur fétide…pour les riverains.
Il ne faut pas parler d’égout public, ni de fosses d’aisance. Très rares étaient ceux qui en possédaient une à Ampus (à compter sur les doigts d’une seule main) et sûrement pas les gens de la  la Bouvesse qui n’étaient pas aisés et n’avaient donc pas de  fosses d’aisance.
Tous les documents officiels doivent toujours être lus avec circonspection !
Autre mensonge : il n’y eut jamais de vidoir officiel , juste un trou immonde sans aucun aménagement des vidoirs habituels . Les promesses sont toujours plus faciles à proférer qu’à tenir.
Ce qui est vrai , par contre, c’est le lavoir (proche du restaurant Le Noélis) qui existe toujours. Heureusement personne ne l’utilise plus , mais il l’était jusque dans les années  1955/60. Il n’a jamais été interdit, pourtant tout le monde savait que femmes qui lavaient en cet endroit risquaient de laver dans la m…sans parler des microbes !
Fort heureusement l’hygiène a beaucoup progressé  dans notre beau village, même si tout n’est pas encore parfait . C’est une autre histoire…


Le lavoir en question !De bonne taille , n’est-ce pas ?