New-York. Caméra braquée sur le visage dévasté d’un homme, William Keane. Six mois plus tôt, sa fille a été enlevée. A partir de là, Lodge Kerrigan (Claire Dolan) livre une œuvre émotionnelle intense, tout en transpiration, cris, peur, respiration. Damian Lewis (Chromophobia, Dreamcatcher) y est époustouflant, juste incarnation d’une palette nuancée de sensations : des confins de la folie aux possibles rayons de soleil d’une rencontre avec une mère célibataire (Amy Ryan) et sa petite fille Kira (la Little Miss Sunhine Abigail Breslin), il traverse l’enfer sous nos yeux. Désespéré, furieux, en pleine déchéance, semant l’inconfort et le malaise sur sa route, le personnage (et l’acteur!) contient des richesses incroyables, que Kerrigan exploite à merveille dans une étude de caractère sensible et sans concession. De ses divagations de fantôme à ses obsessions inquiétantes, Kerrigan l’étreint entièrement, et offre un film (de) fou, à voir, à sentir, à subir. Dans un réalisme effroyable à la lumière blafarde des motels et autres couloirs de gare, ce voyage intérieur se révèle, paradoxalement, d’une générosité extrême. Il saisit tout des questionnements et tiraillements, dans un cadre halluciné, fixé sur les mêmes traits- souvent fascinants, parfois terrifiants- d’une figure paternelle ambiguë, confrontée à l’odieuse indifférence d’autrui. Montage nerveux, atmosphère anxiogène et décor réaliste, le drame enveloppe et étouffe- sur une corde raide, au tempo effréné- et ne laisse pas une minute de répit, à l’instar de la tragédie que vit le personnage. Plus rien ne compte d’autre que la quête, que le glissement progressif vers l’aliénation et l’abattement le plus cru. Keane, c’est du cinéma hybride, hautement intellectuel, et tout aussi charnel- un uppercut mental, et physique, drôlement dérangeant.
New-York. Caméra braquée sur le visage dévasté d’un homme, William Keane. Six mois plus tôt, sa fille a été enlevée. A partir de là, Lodge Kerrigan (Claire Dolan) livre une œuvre émotionnelle intense, tout en transpiration, cris, peur, respiration. Damian Lewis (Chromophobia, Dreamcatcher) y est époustouflant, juste incarnation d’une palette nuancée de sensations : des confins de la folie aux possibles rayons de soleil d’une rencontre avec une mère célibataire (Amy Ryan) et sa petite fille Kira (la Little Miss Sunhine Abigail Breslin), il traverse l’enfer sous nos yeux. Désespéré, furieux, en pleine déchéance, semant l’inconfort et le malaise sur sa route, le personnage (et l’acteur!) contient des richesses incroyables, que Kerrigan exploite à merveille dans une étude de caractère sensible et sans concession. De ses divagations de fantôme à ses obsessions inquiétantes, Kerrigan l’étreint entièrement, et offre un film (de) fou, à voir, à sentir, à subir. Dans un réalisme effroyable à la lumière blafarde des motels et autres couloirs de gare, ce voyage intérieur se révèle, paradoxalement, d’une générosité extrême. Il saisit tout des questionnements et tiraillements, dans un cadre halluciné, fixé sur les mêmes traits- souvent fascinants, parfois terrifiants- d’une figure paternelle ambiguë, confrontée à l’odieuse indifférence d’autrui. Montage nerveux, atmosphère anxiogène et décor réaliste, le drame enveloppe et étouffe- sur une corde raide, au tempo effréné- et ne laisse pas une minute de répit, à l’instar de la tragédie que vit le personnage. Plus rien ne compte d’autre que la quête, que le glissement progressif vers l’aliénation et l’abattement le plus cru. Keane, c’est du cinéma hybride, hautement intellectuel, et tout aussi charnel- un uppercut mental, et physique, drôlement dérangeant.