Poezibao publie une note de lecture de Salerni, de Séverine Daucourt-Fridriksson.
Sans vacarme
déshabiller la vie la laisser les mains vides. sans modèle, en découdre
.
commencer par le point. contre la crue l’angoisse de l’absence de fin. malgré le point le début tétanise
.
être avoir été. alchimie sur la page. présent à bâtir. être. avoir été automne hiver. le grand œuvre. poèmes amoncelés que le futur disperse. sur les marches
.
être poète. parler de soi aux autres des autres aux autres des autres à soi. lire d’autres poètes. se parler entre poète autres. s’écrire entre autres. bien entre nous comme entre soi. en empathie avec le monde.
.
creuser présence amenuisée jusqu’au fatal bémol du roc jusqu’à disparaître.
.
un mot phare au bout de la langue clignote et tous les autres mots assaillant par tous ses bouts la langue
,
mot sans préliminaires planté sur les terres vierges. mot mort que l’écriture embrase. feu sans jamais de feu
.
venir de rien aller vers rien vitesse illimitée de l’âge en double file alphabet dans l’angle mort
.
essayer encore une prothèse au mot mutilé. accepter de boiter sinon boire s’envoyer ailleurs ou fumer du texte
.
aubaine du poème. beauté refaite ou révélée du corps des mots devenant autres en étant même devenant moi étant eux
Séverine Daucourt Fridriksson, Salerni, La Lettre Volée, 2009, pp. 17 à 19
Bio-bibliographie de Séverine Daucourt Fridriksson
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