Réforme de la dépendance

Publié le 04 mars 2011 par Legraoully @LeGraoullyOff

Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Aujourd’hui, exceptionnellement, vraiment exceptionnellement, je voudrais prendre la défense du gouvernement ; on a eu trop tendance, ces derniers temps, à prétendre que notre demi-caudillo national et ses courtisans n’avaient pour préoccupation que de contenter leur électorat facho en stigmatisant les musulmans de France. Rien n’est plus faux ! Nos dirigeants se préoccupent aussi de satisfaire ce qui reste l’électorat le plus indéracinablement fidèle de la droite, à savoir les riches, comme le montre la réforme de la dépendance qui n’a pour but que de livrer, pieds et poings liés, le juteux marché de la sécurité sociale aux margoulins du capitalisme. Cette réforme est d’ailleurs une preuve du fait que notre gouvernement n’est pas hostile à l’Islam puisqu’il a, dans cette affaire, une dette non négligeable envers les musulmans : s’il peut la lancer sans susciter le moindre embryon de contestation, il le doit justement à des musulmans puisque tout le monde a présentement les yeux tournés vers les changements politiques dans le monde arabe. En gros, c’est à une révolution que l’on doit le recul des acquis de 1945 ! En tout cas, nos dirigeants peuvent dire « merci les arabes » !  

Mais revenons à la défense du gouvernement : on dit que notre président et ses sbires ne sont pas assez à l’écoute des Français. Bien au contraire ! Le peuple de France observe le mutisme le plus total face au démantèlement d’un système de santé que le monde entier nous enviait il n’y a pas si longtemps encore : en défaisant ce qu’Obama est en train de faire aux États-Unis, nos dirigeants ne prouvent-ils pas du même coup qu’ils respectent à la lettre l’indifférence affichée de la population française concernant une affaire qui concerne directement leurs vies ? De surcroît, l’issue du récent conflit sur les retraites a prouvé que nos compatriotes étaient prêts à sacrifier vingt ans de leur vie pour sauver quelques journées de salaire ; le gouvernement aurait donc tort de ne pas en profiter et de ne pas faire preuve de confiance ne l’incurie de ses administrés : ne pas tenir compte du fait que les Français soient prêts à avaler sans broncher jusqu’aux pilules les plus indigestes serait anti-démocratique.

Terminons enfin avec le reproche fait à nos dirigeants de ne prendre que des mesures antisociales : là encore, cette réforme de la dépendance prouve le contraire. Si elle était antisociale, il va de soi que l’opposition de gauche l’aurait déjà condamnée et aurait appelé les Français à se mobiliser contre la remise en cause du programme du Conseil National de la Résistance ; mais est-ce le cas ? Non, le parti socialiste n’a pas d’autre argument pour critiquer le gouvernement que la politique étrangère de Sarkozy et les vacances des ministres, questions qui seraient finalement secondaires pour les Français rencontrant déjà des difficultés sans cesse grandissantes pour se soigner si la réforme de la dépendance était vraiment antisociale : puisque la gauche défend toujours les intérêts du peuple contre ceux des possédants, le silence de l’opposition concernant cette réforme démontre que cette dernière est juste.

Voilà, je crois que je ne pourrai jamais mieux défendre le gouvernement. Allez, kenavo !

DERNIERE MINUTE : Un internaute vient de me signaler que je suis injuste avec le parti socialiste dont les membres n’ont pas manqué d’attaquer cette réforme ; voici quelques liens qu’il m’a envoyés comme preuves :

http://www.parti-socialiste.fr/articles/dependance-les-personnes-agees-sont-une-chance-et-pas-un-cout-pour-la-societe

http://www.parti-socialiste.fr/communiques/rapport-vasselle-sur-la-dependance-une-vision-etroitement-comptable

http://www.laurencedumont.net/

http://www.lcp.fr/emissions/ca-vous-regarde/vod/10480-dependance-sarkozy-au-chevet-du-grand-age/valerie-rosso-debord-marisol-touraine-emmanuel-verny-atanase-perifan

http://deputes.lessocialistes.fr/nos-expressions/r-forme-de-la-d-pendance

Très bien ; dans ce cas, mesdames, mesdemoiselles et messieurs du PS, je vous prie d’agréer mes excuses. Néanmoins, j’espère que vous saurez vous montrer constants dans ce nouveau combat ; prenez donc mon texte comme un encouragement à persister et à ne pas vous laisser abattre par les difficultés.  Allez, re-kenavo !