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Doppelgänger, le Double Maléfique, T1 : Intersignes - Eric Corbeyran & Christophe Bec

Par Belzaran

doppelganger.jpgTitre : Doppelgänger, Le Double Maléfique, T1 : Intersignes
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Christophe Bec
Parution : Janvier 2011

« Doppelgänger – Le double maléfique » est une nouvelle série éditée chez Soleil. Elle est composée de deux tomes. Actuellement, seul le premier est paru. Il s’intitule « Intersignes ». Son apparition dans les librairies date du mois de janvier. Cet ouvrage est scénario par Eric Corbeyran et dessiné par Christophe Bec. Cette association a rapidement attiré mon regard pour une raison toute simple. En effet, L’un de leur association avait donné vie à la trilogie « Sanctuaires » dont je garde un excellent souvenir. C’est ainsi que je me suis offert cet album sans même le feuilleter. Il est d’un format classique et est composé d’une petite cinquantaine de pages. Son prix est de treize euros cinquante. La couverture nous présente un homme en second plan dans les travées d’un cimetière. Au premier plan, sur la droite, apparaît le dos d’un homme semblant ressembler en tout point à l’autre.

La quatrième de couverture nous présente l’histoire de la manière suivante : « Depuis que Nelly a rencontré Germain, rien ne va plus à Terre-Clapier et ses environs… Des objets se brisent sans intervention extérieure, des vitres volent en éclat, du sang coule des murs, des animaux sont retrouvés morts dans la rue et dans les fermes, des enfants se perdent sans explication… Que cachent ses intersignes, annonciateurs de mort ? Quelle force mystérieuse et néfaste est donc à l’œuvre ? » Tout ce texte est accompagné d’une image : le cadavre d’une femme allongée.

Néanmoins, les premiers pages de l’album sont loin de nous présenter des codes ésotériques. On y découvre Germain. Il apprend le décès de sa mère et doit se rendre à Terre-Clapier, village des environs d’Albi dans lequel elle résidait. Il y apprend qu’il hérite entre autre manoir dans l’Aveyron. Afin de régler toutes ces affaires administratives, il décide de passer quelques jours sur les lieux. Pour cela, il s’installe dans une pension locale. Il y rencontre ses occupants et en particulier une jeune femme au comportement intriguant. Elle s’appelle Nelly. Parallèlement, de curieux événements surviennent dans la région…

Cette bande dessinée ne s’adresse à un public particulier. En effet, l’histoire se déroule aux alentours d’Albi à notre époque. Aucun code particulier n’est requis pour profiter de la lecture. Le ton est assez neutre. La narration prime sur l’ambiance. L’attrait de l’ouvrage réside dans ce qu’il s’y passe que dans ce qu’il s’en dégage. J’aurais également tendance à dire que l’album ne libère pas un sentiment d’originalité. Les lieux, les personnages ou les thèmes ne nous apparaissent pas comme révolutionnaires. Ce n’est pas là une critique mais uniquement un constat.

La série étant composée de deux tomes, il ne faut que l’intrigue tarde à s’installer. Elle ne fait pas cette erreur puisque les dix premières pages installent déjà les premières interrogations. En ce sens, l’histoire ne tarde pas à démarrer. Malgré tout, j’ai eu du mal à m’emballer. C’est peut-être du à la nonchalance du personnage principal ou peut-être au fait que les « événements » me sont indifférents. Je trouve finalement que le scénario que dans les toutes dernières pages. C’est dommage car si l’intensité finale était apparue plus tôt dans l’histoire, la lecture aurait été plus intense et l’immersion du lecteur plus profonde. J’ai trop souvent eu l’impression d’être un spectateur passif et indifférent.

Les personnages sont relativement nombreux. L’histoire est construite autour du personnage de Germain. Ni sympathique, ni antipathique, il m’a généré peu de sentiments. Comme je l’ai dit plus tôt, l’attrait de l’histoire réside dans les événements qui s’y déroulent et non pas dans les personnages qui les vivent. « Doppelgänger » ne nous offre donc pas un héros charismatique. A contrario, le personnage de Nelly est plus réussi. Il faut dire que son côté ambiguë et névrosée touche notre curiosité. Qui est-elle ? Que veut-elle ? Le sait-elle elle-même ? Toutes ces questions nous traversent l’esprit et rendent la lecture plus intrigante. Parmi les seconds rôles, certains sortent du lot. En particuliers, certains locataires de la pension semblent posséder quelques zones d’ombre.

Comme je l’ai évoqué précédemment, l’atmosphère dégagée par la lecture n’est ni enivrante, ni angoissante. Cet aspect est peu mis en avant. Le fait que l’histoire se déroule de jour dans un univers qui ressemble à notre quotidien fait qu’on n’est pas transportée au cours de notre lecture. La dernière partie qui est nocturne et semble faire apparaître des forces ésotériques nous touche davantage et voit l’ambiance gagner en intensité. Malgré tout, cet album n’est pas transcendant sur ce plan-là. En ce sens, les dessins participent à la neutralité de cette atmosphère. Ils sont réalistes tant au niveau des personnages que des décors. L’ensemble est très crédible. Ils servent parfaitement la narration mais ne font pas le choix de lui donner une autre ampleur. C’est un choix qui se défend même si j’aurais apprécié que les dessins accentuent la notion de secret ou de forces surnaturelles inconnues.

En conclusion, « Intersignes » est un album qui m’a laissé relativement indifférent. Ce moment de lecture n’a pas été désagréable mais j’ai eu tendance à m’en détacher assez rapidement une fois l’ouvrage fermé. Peut-être que mes attentes étaient trop grandes. Cela vient des souvenirs que j’ai de ma lecture de « Sanctuaires ». Je suis néanmoins curieux de connaître la suite et fin de cette histoire, la dernière page de l’album nous offrant de nouvelles perspectives. Il s’agit donc davantage d’un ouvrage à emprunter en bibliothèque avant éventuellement de se l’offrir. Bonne lecture… 

par Eric the Tiger

Note : 11/20 


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