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Journal de nuit – Jack Womack

Par Lectricesandthecity

Journal de nuit.jpgVoici un roman que je n'aurais probablement jamais eu l'idée de lire si Eric, en ce cela confirmé par Arnaud, ne m'en avait fait l'article avec autant d'enthousiasme. Comme j'aime bien Eric et Arnaud (et aussi que je suis influençable), je l'ai acheté. Je n'en avais jamais entendu parler, et même si par extraordinaire j'étais tombée dessus dans une librairie, la quatrième de couverture m'aurait certainement déroutée. On y apprend en effet que Journal de nuit est un roman à classer dans la catégorie des œuvres « cyberpunk » (quand on est une lectrice dans le vent, le mot « punk » fait dresser les cheveux sur la tête), dont le but, selon Wikipédia, est de mettre en relief les défauts de notre civilisation, dans un futur proche du monde réel. « Il constitue fréquemment une vision plutôt pessimiste de notre avenir. Ainsi y sont décrits des problèmes tels que la pollution, l'essor de la criminalité, la surpopulation, le décalage de plus en plus grand entre minorité de riches et majorité de pauvres ». On y apprend aussi que le livre a, lors de sa parution, été interdit aux Etats-Unis, pourtant patrie de l'auteur. Un livre maudit (défendre la noble cause d'auteurs injustement condamnés, c'est beaucoup plus dans les cordes d'une lectrice dans le vent) ?

L'histoire se passe donc à Manhattan, dans un futur proche, où tout est pareil, si ce n'est que les malaises politiques et sociétaux actuels sont démultipliés. Lola - des parents aimants, une petite sœur pour se chamailler et des copines plein l'école privée - reçoit un journal intime pour son douzième anniversaire, qu'elle baptise Anne (la coïncidence avec un autre célèbre journal est probablement trop énorme pour n'être pas voulue). Et c'est à travers le prisme de ce journal que le lecteur va assister à la descente aux enfers d'une famille qui semblait pourtant normale, que rien ne prédestinait à ça, dans un monde où les présidents tombent comme des mouches, où le dollar n'a plus aucune valeur, où les gangs et le crack règnent en maîtres, où les camps de redressement pour mineurs sont aussi destructeurs que monnaie courante. Mais ce journal se fait aussi l'écho sans fard des tourments d'une adolescente qui livre, avec des termes parfois très crus, son sentiment sur l'employeur de son père qui le fait travailler quatorze heures par jour, la quantité de médicaments que prend sa mère et les inquiétudes que cela suscite chez elle, les mesquineries crasses entre soi-disant amies, l'éveil de sa sexualité (ou plutôt de son homosexualité), le besoin vital d'appartenir à un groupe.

Terrifiant parce que plausible.

A toutes fins utiles, je livre ici le titre américain de l'ouvrage, nettement plus évocateur et beaucoup plus juste : Random Acts of Senseless Violence.


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