A un moment ou l’UMP engage un débat sur “la laïcité” et ou Marine Le Pen fait monter les enchères, il semble intéressant d’essayer de considérer le sujet des religions et des diversités au regard de l’opinion en premier lieu et de la politique en second lieu : est-ce un sujet qui compte véritablement ou une simple “création” pour amuser le terrain ?
On peut le faire à la lumière de données énoncées rapidement et avec prudence par des politologues et journalistes très récemment. Ils essayent de démontrer que ces questions sont très controversées et que la France ne représente pas un “îlot” particulier pour ce qui concerne l’Islam en particulier. Le questionnement traverserait l’ensemble des opinions européennes, même si certaines réserves touchant aux juifs sont un peu plus marquées chez nous : l’exemple donné par Raphaëlle Bacqé et concernant le moteur de recherche Google et ses “occurences” est assez éclairant. On remarquera enfin, l’extrême prudence sémantique de ceux qui acceptent d’évoquer le sujet.
A l’image de la formule de Roland Cayrol : “un terrain très glissant” , mais qui ne devrait pas nous empêcher d’en parler avec calme et lucidité.
Il n’est pas certain, en effet, que balayer le sujet d’un revers de manche en déclarant que la laïcité fait partie de notre “patrimoine” et qu’il n’y a pas à y revenir soit suffisant, tant il est vrai que cette notion bien française est très loin d’être répandue et parfaitement intégrée dans le reste du monde. Tant il est vrai également que l’Islam se trouve très souvent intégré au pouvoir politique ailleurs.
Il demeure que s’engager sur un tel débat au moment ou les “révolutions” arabes battent leur plein peut sembler, pour le moins, inadapté aux circonstance.