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Une mère et sa fille. Un personnage et son auteur.Vérité ou imagination ? Réalité ou mensonge ?Roman ou autobiographie ? Le pays de l’absence est un roman. C’est écrit sur la couverture. Le récit ressemble pourtant à une histoire vraie, un morceau de vie vécue.La narratrice est une romancière parisienne qui reçoit sa mère de 73 ans pour les fêtes de Noël. Celle-ci arrive de Casablanca où elle a toujours vécu. C’est une très belle femme, élégante, courtisée, longtemps championne de bridge, aimée et admirée par les siens mais qui n’est plus elle-même depuis qu’elle vit au pays de l’absence, celui de la perte de mémoire, celui de l’Alzheimer.«Maman, où es-tu ? Si on ne la connaît pas, maman, on pourrait croire qu’elle est là, bien dans sa tête, au point de s’y tromper. On pourrait le croire s’il n’y avait pas cette peluche, qu’elle ne quitte pas, sur ses genoux.Moi je sais. Maman n’est plus dans son regard.» C’est ce récit-là que raconte Christine Orban, celui du combat contre cette maladie, mené par deux femmes proches et opposées à la fois, le temps de quelques préparatifs pour ce qui restera le dernier grand repas familial. C’est bien écrit, dans un ton simple, juste et vrai, réaliste, sensible, sans tricherie, sans mièvrerie, sans pleurnicherie! Comment croire dans ce cas que ce ne soit qu’un roman? Peu importe d’ailleurs puisque j’y ai retrouvé tant de détails véridiques. C’est juste poignant, sans excès, sans drame, comme dans la vie ! . «Au bout d’un moment, je me détourne de toi, épuisée. Ton univers est envahissant et vide à la fois. On ne peut y rester enfermé trop longtemps.Bonsoir, maman.»Le pays de l’absence de Christine Orban. (Éditions Albin Michel, 2011, 169p)En ont parlé aussi: Cuné, Amanda, Stef, Clara, Hérisoon o8 , Catherine,