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"Les Beaux mecs" : truands d'hier et d'aujourd'hui, la nouvelle série de France 2

Publié le 04 mars 2011 par Vierasouto

La prochaine série phare de France 2 est un polar en 8 épisodes, "Les Beaux mecs", qui va s'installer sur les écrans plats des chaumières de la Métropole dès le 16  mars 2011. Casting alléchant avec Simon Abkarian (dernièrement dans "L'Armée du crime" de Guédiguian), film de gangsters hier et aujourd'hui, tout cela est très tentant pour l'amateur de polars et de thrillers que je suis. Après le crime organisé né de la prohibition avec "Boardwalk empire", série produite par Scorsese, actuellement diffusée sur OCS, que je regarde tous les dimanches, les années 50/2000 dans une série française. Lors de la projection blogueurs organisée hier par Allociné au siège de France 2 à Paris, j'ai eu l'occasion de visionner les deux premiers épisodes des "Beaux mecs" en présence de l'équipe du film.
  
Gilles Bannier, Simon Abkarian

Le fil rouge du scénario est de confronter deux générations de truands qui n'auraient pas dû se rencontrer , deux états d'esprit et d'être, et, en parallèle, de remonter le temps en flash-back depuis les années 50, raconter l'enfance, l'adolescence, la jeunesse du caïd Tony le dingue, personnage principal de la série dont le passé va expliquer le présent.
Episodes 1/2

Tony le dingue purgeait une peine de prison de 27 ans quand son codétenu tente de s'évader en braquant un maton, il n'entend rien parce qu'il regarde le JT à la télé au casque. Jusqu'à ce que la silhouette d'un type de son âge, blond filasse, le fasse sursauter, il prend les opérations en marche et s'évade aussi. Antoine Roucas, dit Tony le dingue, se retrouve alors dans une voiture conduite par les copains de Kenz, son ancien codétenu dont il ne s'était jamais soucié. Une occasion non préméditée de trouver la planque idéale là où ses anciens complices, pas ravis de son évasion, ne viendront pas le chercher : dans une cité de la région parisienne. Adopté par la bande de copains de Kenz, Tony le dingue vaque à ses occupations : aller chercher de l'argent chez son avocat véreux, revoir Olga, son ancienne maîtresse, etc... Les flics le cherchent en vain et font appel au commissaire Janvier, caricature de Gabin, qui avait arrêté Tony par le passé.
Fils d'une prostituée, Antoine, qui veut devenir un caïd, vénére Monsieur Jo, le proxénète de sa mère, qu'il comble de petits services jusqu'à devenir indispensable à la bande de truands qui l'adoube comme chauffeur. Envoyé à Marseille par Jo pour préparer un casse infaisable, la mort de sa mère tuée de sang-froid en représailles parce qu'elle a balancé afin d'être relâchée du commissariat, lui fait changer de camp et travailler pour un certain Balducci, ennemi de Jo.

photo France 2
Le premier défaut de ce film, pour moi, est une qualité pour d'autres : le mélange des genres. A ce polar plutôt traditionnel, on ajoute, non seulement un volet mélodramatique, mais aussi une dimension comédie avec une alternance de moments violents isolés et d'échanges très drôles, surtout dans les scènes qui se passe dans la cité. Malheureusement, second défaut, tout est plus ou moins caricaturé dans cette série, ça va des dialogues imitant les films français des années 50, genre "Touchez pas au grisbi", avec un catalogue de termes d'argot d'époque qui ne sonnent pas toujours juste, aux années 2000 avec ce portrait d'une cité présentant des jeunes truands en herbe bavardant non stop, sans sens de l'effort ni patience, afin de marquer le conflit des générations avec Tony et son organisation à l'ancienne, sa discipline d'ex super-truand. Enfin, troisième bémol, l'absence d'atmostphère, de style, comparé à la série "Pigalle, la nuit", sur Canal en  2009, avec aussi Simon Abkarian en acteur principal, on ne retrouve pas ce ton, cette ambiance, cette petite musique visuelle.
Q
photo France 2
Trois périodes, passé lointain, passé plus proche, présent, deux univers, celui des anciens amis de Tony et celui de la Cité, juxtaposés sans beaucoup de fluidité, réveillés en sursaut par un accès de violence comme un meurtre ou une blessure grave en fin d'épisode. Possible que chemin faisant, en remontant des années 50/60 aux années 70, puis 80, en alternance avec aujourd'hui, l'intensité dramatique aille crescendo, une des dernières scènes laisse percer une nette dimension mélo déjà abordée avec la vie de chien de la mère de Tony, battue à mort par Jo quand elle quitte le trottoir pour offrir une citronnade à son fils, faisant tapisserie en vieillissant, butée lors d'une expédition punitive. Les épisodes suivants promettent une femme à chaque époque des cinquantes années de la vie de Tony, de sa mère, prostituée victime, surnommé La Gazette, à Nassima, la demi-soeur médecin de Kenz, qui l'a soigné quand il était blessé, en passant par Olga, la prostituée  rouée (Victoria Abril).
 
Soufiane Guerrab
Les acteurs, tous ne sont pas au même niveau mais le duo Simon Abkarian/Soufiane Guerrab est  d'entrée empathique, ça fonctionne très bien, j'ai eu l'occasion de parler avec ce dernier, après la projection,
jeune acteur très sympa et surtout les pieds sur terre, disant qu'il voulait aussi se former à un métier traditionnel en dehors de sa vocation d'acteur. Une discussion avec les deux jeunes acteurs principaux, Soufiane Guerrab (Kenz) et Mhamed Arezki (Tony jeune), Simon Abkarian (Tony), étant parti après la présentation de la série, avait lieu lors du cocktail dînatoire qui a suivi mais dans un second temps, je n'y ai pas assisté car il était déjà 22h30 et je devais rentrer... (mais je pense que ça a été enregistré).
PS. Je rajouterai un commentaire sur la suite de la série après le début de sa diffusion pour ne pas spoiler, France 2 ayant eu l'amabilité de nous donner les épisodes suivants, je les regarderai bientôt.
 

Soufiane Guerrab, Mhamed Arezki, Gilles Bannier, Simon Abkarian

Diffusion sur France 2 à partir du mercredi 16 mars à 20h35
8 épisodes, 2 diffusés chaque mercredi
Le premier épisode sera diffusé en
avant-première sur internet le mercredi 9 mars...
site officiel de la série...
 


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