Mercredi 16 mars 2011 à l’auditorium du Louvre, « l’œuvre en scène » sera consacrée au tableau de Félix Thomas « Les Fouilles de Khorsabad » présenté par Elisabeth Fontan, du département des Antiquités orientales du musée du Louvre.
Ce tableau récemment acquis par le Louvre représente la mise au jour d’une porte de la ville de Khorsabad gardée par des taureaux androcéphales ailés. Le taureau de droite est aujourd’hui conservé au musée, mais celui de gauche a disparu dans le Tigre, lors d’une attaque du convoi qui le rapportait en France.
Félix Thomas, Les fouilles de Khorsabad, musée du Louvre © musée du Louvre / H.Bréjat.
Avant d’être peintre, Félix Thomas fut architecte. A ce titre, il fut envoyé par le gouvernement en Mésopotamie de 1851 à 1853. Sur le chemin du retour, il séjourna à Khorsabad, où le consul de France à Mossoul Victor Place poursuivait des fouilles archéologiques et dressa les plans du palais et de la ville. Rentrés à Paris, Thomas réalisa les planches qui illustrent le grand recueil de Victor Place sur Ninive et l’Assyrie, une référence dans le domaine de la connaissance de l’architecture palatiale assyrienne. Puis il s’adonna à la peinture d’œuvres orientalistes inspirées de ses voyages. En 1863, il présente au Salon ce tableau qui constitue un précieux témoignage pour la connaissance du site.
Grâce aux fouilles nous savons qu’entre 717 et 706 avant notre ère le roi d’Assyrie Sargon II fit bâtir une nouvelle cité nommée Dur-Sharrukin, qui est aujourd’hui le village Irakien de Khorsabad. Il fit élever un palais et l'orna de remarquables bas-reliefs. Ces taureaux que l’on voit émerger du sable, gardaient l’entrée de la ville. Taillés dans l’albâtre gypseux, hauts de 4,20 m, ils sont androcéphales, ce qui veut dire qu’ils ont une tête humaine. Ce sont des génies comme l’indiquent leurs tiares ornées de cornes et ils portent une barbe et une chevelure identique à celle des rois d’Assyrie. Notez aussi qu’ils ont cinq pattes afin que les spectateurs voient les quatre pattes des taureaux quelque soit leur point de vue.
Les premières fouilles du site sont dues à Paul-Emile Botta « consul archéologue » à Mossoul dont les découvertes permirent au roi Louis-Philippe d’inaugurer en 1847 le premier musée Assyrien du monde dans les salles du Louvre. Depuis 1993 cet ensemble monumental qui reconstitue l’entrée de la salle du trône du palais de Sargon est exposé dans la cour Khorsabad située au rez-de-chaussée de l’aile Richelieu
L'oeuvre en scène - mercredi 16 mars - 12h30 à l'auditorium du Louvre.
Information : 01.40.20.55.55
Réservations : 01.40.20.55.00
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