Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDCongo) ont dit jeudi leur crainte que d’autres révisions de la Constitution après celle instituant un scrutin présidentiel à un tour, conduisent « à l’instauration d’une nouvelle dictature ».
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a critiqué jeudi dans un message pour l’année électorale 2011 la révision de la Constitution effectuée en janvier, selon elle, de manière précipitée et expéditive.
Cette procédure a amené certains à s’interroger sur la visée réelle de la révision constitutionnelle.
Les évêques congolais craignent que cette révision ne prélude à d’autres qui conduiraient au retour du monopartisme, à la fin de la démocratie et à l’instauration d’une nouvelle dictature, après celle deJoseph Mobutu (1965-1997).
Emise le 3 janvier, la proposition du chef de l’Etat congolais Joseph Kabila, élu en 2006 et qui devrait se représenter, d’instaurer un tour unique pour l’élection présidentielle prévue le 27 novembre, a été adoptée par les deux chambres en Congrès le 15 janvier, et le texte promulgué quelques jours plus tard.
Les évêques ont également regretté la virulence de la réplique du gouvernement au cardinal congolais Laurent Monsengwo qui avait critiqué le projet de révision, tout comme l’opposition par ailleurs.
Au sujet de la persistance du conflit dans l’est du pays, les évêques se demandent dans quel état d’âme les concitoyens traumatisés par des situations de violence et de guerres pourront se rendre aux urnes ?.
Ils jugent enfin « impératif » que les élections se déroulent dans le respect strict de la loi électorale, la vérité et la transparence, sans fraude ni manipulation, dans l’apaisement, à l’exclusion de toute dérive autocratique et de toute forme de violence d’où qu’elle vienne.