Dane le flot d'hommages plus ou moins intéressés qui fleurissent en ce mois de mars 2011 , rappelons que de 1958 à 1965 (" J'ai retourné ma veste lorsque je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison " disait-il) Monsieur Serge Gainsbourg se tenait au courant des plus récentes tendances du Jazz culminant avec cet album " Confidentiel " (1963) en trio avec Elek Bacsik (guitare électrique) et Michel Gaudry (contrebasse) dont l'échec commercial poussa Philips à demander à son poulain de changer instamment de style.
En 1948, à 20 ans, Lucien Ginzburg assistait salle Pleyel au concert du Big band atomique de Dizzy Gillespie avec John Lewis (piano), Al Mac Kibbon (contrebasse), Kenny Clarke (batterie), Chano Pozo (congas) et une section de cuivres à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Des années plus tard, devenu Serge Gainsbourg, il racontait qu'il avait été incapable d'applaudir la musique, restant écrasé dans son fauteuil par cette puissance sonore. " Le rythme afro cubain est comme la joie de l'homme qui a découvert le feu " (Michel Leiris). Son album " Percussions " de 1964 vient en partie de ce choc musical mais surtout de rythmes joyeusement pillés ici ou là, Monsieur Serge y ajoutant tout de même des paroles de son cru ( " C'est haut New York, New York USA ")
En 1987, Serge Gainsbourg intitulait son dernier album " You are under arrest " le même titre qu'un album de Miles Davis en 1985. Gainsbourg comme Picasso et Miles Davis avait toujours le souci d'être dans le coup, changeant de style au moins une fois par décennie. " Claude Nougaro c'est sympathique mais musicalement il en resté à mon quatrième album " (Serge Gainsbourg). Parmi les divers styles de musique qu'il a abordé, n'oublions pas le Jazz.
Il l'aimait tellement qu'il est mort en 1991 comme Miles Davis et un autre descendant de Juifs russes, Stan Getz.