Sarkomedia : on est cernés !!
Publié le 28 janvier 2008 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas
@torapamavoa
Reuters flashe sur le gendarme
Photo. L’agence a fourni un cliché émanant de l’Elysée sans préciser la source.
RAPHAËL GARRIGOS et ISABELLE ROBERTS
QUOTIDIEN : lundi 28 janvier 2008
LIBERATION
La photo montre un président de la République au visage résolu face à des jeunes de Sartrouville. Elle a été publiée mardi dans Libération, le Figaro et le Parisien. Dans Libération, le cliché est accompagné du crédit «Laurent Blevennec, Reuters», alors que dans le Figaro et le Parisien, au nom du photographe, est accolée la mention «AFP». Bizarre. Sauf que Laurent Blevennec ne travaille ni pour Reuters, ni pour l’AFP, mais, selon nos informations, pour… l’Elysée ! Il est en effet gendarme, affecté au service photo de Nicolas Sarkozy, dont il immortalise chacun des déplacements. Des agences de presse qui utilisent les photographies officielles, voilà qui fait mauvais genre.
Lundi, Sarkozy se rend au commissariat de Sartrouville. Comme à chaque déplacement, un pool de photographes est formé. Plutôt que d’avoir une nuée de photographes aux basques présidentielles, l’Elysée organise un roulement : un photographe par agence, une seule équipe pour les télés, etc. Et chacun partage ensuite avec les autres. Par exemple, lors des vœux de Sarkozy début janvier, c’est France 2 qui filmait et mettait ses images à disposition.
Lundi, à Sartrouville, c’est le tour de Reuters et le pool est installé dans le commissariat. Mais voilà que Sarkozy se lance, à l’extérieur, dans un bain de foule et les photographes ne peuvent pas suivre. Résultat : personne n’a de photo du Président dialoguant avec les jeunes. Personne sauf le gendarme Laurent Blevennec, toujours aux premières loges. L’Elysée tient à disposition de qui veut les photos prises par ses services, et gratuitement évidemment : «Les photos ne nous appartiennent pas, explique à Libération un fonctionnaire de l’Elysée, elles sont la propriété de la présidence de la République, en somme, elles sont au contribuable.» Certes, mais ces photos sont officielles, autorisées et n’ont pas été prises par un journaliste.
Surtout, elles auront été soigneusement sélectionnées par l’Elysée pour servir au mieux l’image de Sarkozy. Lequel est un habitué du genre et un cador de la com bien maîtrisée. Durant la campagne présidentielle, Sarkozy avait ainsi fait appel à un réalisateur télé connu, Didier Froehly, pour filmer ses meetings. Oh, bien sûr, les caméras des chaînes avaient le droit d’être présentes, mais entassées dans un coin, tandis que Froehly faisait virevolter sa Louma au plus près de Sarkozy. Résultat, ce sont les images officielles qu’on retrouvait le plus souvent dans les JT.
Là, même tabac : Reuters, plutôt que de faire l’impasse, choisit de récupérer le cliché officiel du gendarme. «Ce n’est pas dans nos habitudes, plaide-t-on chez Reuters, c’était un dépannage, nous avions une responsabilité de pool vis-à-vis des autres.» Reuters met la photo à disposition des autres agences, qui l’adressent ensuite à leurs clients. Qui, tous, publient la photo sans savoir qu’elle n’est pas l’œuvre d’un photographe de presse, mais d’un photographe à képi. Comme si un journal reprenait, en guise d’article, un communiqué de l’Elysée.
Chez Reuters, on explique que la source était précisée sur le document adressé aux journaux. Oui, mais c’est tout de même très subtil : «Reuters/Laurent Blevennec/HO/Elysee Palace/Pool». Le HO signifiant: «Hand Out», pour «distribué», en l’occurrence par le Palais de l’Elysée.
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Non Nicolas!
Le rap anti sarko !!