Je n’avais pas prévu de vous parler d’un disque ce soir mais il y avait urgence. J’étais pressé de vous présenter le premier album de The Last Morning Soundtrack dont la sortie est prévue pour le 28 mars prochain.
Pour tout vous avouer je voulais vous raconter une belle histoire, écrire de belles phrases dans lesquelles j’aurais parlé de neige, de beaux paysages, d’une douce brise sur le visage mais j’ai abandonné l’idée. Je me suis rendu à l’évidence qu’aucune de mes métaphores, comparaisons et autres images ne suffiraient à décrire le contenu de ce disque. Pour la première fois depuis que j’écris des chroniques, je me suis senti dépourvu de mots.
J’ai donc décidé de faire simple pour le qualifier : ce disque est beau. Il répond à ce que j’attends de la musique : m’émouvoir jusqu’à me tirer une larme. Il est composé d'une musique qui vous pousse dans vos derniers retranchements et touche les points sensibles.
Pour cela il fallait du talent et Sylvain Texier, la tête du projet, n’en manque pas. Il possède de nombreuses qualités : un songwriting dans la lignée d’Elliott Smith, une voix légèrement brisée comme Sondre Lerche, la douceur de Kings of Convenience et la poésie de Sufjan Stevens. Cela fait beaucoup d’atouts pour les connaisseurs et quand on sait que c’est un premier album c’est encore plus impressionnant. Sa musique paraît si simple et pourtant l’orchestration est tellement travaillée. Il a choisi de manière très juste les instruments et les sonorités qui font craquer : violon, violoncelle, glockenspiel et voix d’enfants. Le dossier de presse qui accompagnait le disque parlait d’ « idéal mélancolique », c’est assez juste je trouve mais j’ajouterai que c’est une mélancolie saine.
J’aimerai finir sur la première phrase que j’ai écrite à propos de ce disque, ma première ébauche avant de me plonger dans cette chronique : la musique de The Last Morning Soundtrack est un nuage de sonorités, des mélodies en coton et des textes en soie. Cela résume assez bien l’ambiance.
Extrait : A Snowman in Summer