« Moins de pollution de l’air éviterait 19 000 décès en Europe »
Le Figaro, Le Parisien, Le Monde
Le Figaro relaie les conclusions d’une « grande étude européenne (Aphekom) menée durant 3 ans dans 12 pays européens et pilotée par l’Invs », sur les particules fines dans l’air.
Le journal cite Christophe Declercq, épidémiologiste à l’Invs, qui indique ainsi : « L’évaluation de l’impact sanitaire dans 25 grandes villes européennes montre que l’espérance de vie pourrait augmenter jusqu’à 22 mois pour les personnes âgées de 30 ans et plus si les normes OMS en matière de particules fines étaient respectées ».
Le Figaro rappelle que « la valeur seuil de l’OMS est de 10 microgrammes par mètre cube. Cette valeur n’est respectée par aucune des villes étudiées, à l’exception de Stockholm (Suède) ».
Christophe Declercq souligne que si cette valeur était respectée, « cela permettrait d’éviter environ 19 000 décès par an en Europe ». Le quotidien précise que « la France «est dans une situation médiane». Les villes françaises pourraient gagner «4 à 8 mois», soit environ 3 000 décès annuels ».
Le Figaro explique que « ces très fines poussières proviennent du chauffage urbain, des gaz d’échappement ou des émissions industrielles. Elles se logent au plus profond de l’appareil respiratoire, provoquant asthme, bronchite chronique ou maladie coronarienne ».
Le journal relève notamment : « On considère que la pollution atmosphérique ponctuelle est responsable de 2% à 3% des hospitalisations pour des crises d’asthme chez des enfants déjà atteints par cette maladie. L’étude menée dans 10 villes estime que le trafic urbain est responsable de 15% des asthmes de l’enfant ».
« L’enquête montre en outre que le risque d’être touché par une maladie respiratoire chronique est augmenté si l’on habite près de grands axes de circulation », continue Le Figaro.
Le quotidien observe enfin que « lorsque les pays réglementent, cela fonctionne. Ainsi la législation européenne visant à réduire le niveau de soufre dans les carburants a-t-elle permis une diminution «pérenne des niveaux de dioxyde de soufre dans l’air ambiant. Cette mesure a permis de prévenir près de 2 200 décès prématurés» ».
Le Parisien constate également qu’« avec moins de particules fines, on vivrait plus ». Le journal relève entre autres que « les habitants de Marseille âgés d’au moins 30 ans vivraient 7 mois et demi de plus si le seuil fixé par l’OMS […] était respecté. A Paris, Lille, Lyon et Strasbourg, c’est près de 6 mois de bonus ».
Le quotidien note par ailleurs qu’à l’échelle européenne, « le bénéfice, résultant de la diminution des dépenses de santé ou de l’absentéisme au travail, est estimé à environ 31,5 milliards d’euros par an ».
Le Monde aborde aussi cette étude, retenant les « grandes inégalités entre les pays », la ville la plus polluée étant Bucarest (Roumanie), avec une valeur de particules fines dans l’air de 38,2 μg par m3, tandis qu’à Stockholm (Suède), le taux est de 9,4 μg3.