« Choisissez un travail que vous aimez
et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie »
Confucius
L'orientation du jeune fait partie de ma mission pédagogique et je lui accorde une place particulière car j'ai pu constater son influence sur la motivation du jeune à travailler le contenu de ses cours. Encore une fois, se pose la question du sens des apprentissages , dans le cadre de l'élaboration d'un projet professionnel. J'ai pu constater au fil des années que la question de l'orientation génère beaucoup d'angoisse et de tension chez les jeunes. Pour ceux qui ne savent pas ce qu'ils vont faire à la rentrée suivante, il y a une appréhension perceptible parfois telle qu'ils ont du mal à se projeter sur la réussite à l'examen.
Cette angoisse est générée par un environnement social, une pression familiale, ou tout simplement la prise de conscience du décalage existant entre leurs rêves d’enfant et la réalité de leur probable avenir professionnel. C’est par exemple l’effet de cette « technique de l’entonnoir », très souvent mise en place dans les centres de formation en charge de l’orientation des jeunes, qui décline les projets en trois catégories « projet de cœur », « projet réaliste » et « projet de secours » (ou « alimentaire »…). L’idée étant bien entendu de faire prendre conscience aux jeunes par eux-mêmes de la nécessité de mettre de côté pour le moment leur « projet de cœur » au profit d’un domaine plus porteur...
Conscients de l’existence de ce contexte peu favorable, nous renforçons l'accompagnement de l'orientation par le biais de nos modules professionnels, en lien avec les stages. Au lieu d'aborder la puériculture, par exemple, uniquement sous l'angle pratique avec des gestes techniques à maitriser (porter un nouveau-né, stériliser un biberon), nous avons choisi d'élargir le champ de connaissances des élèves en organisant quelques interventions de professionnels au cours de l'année et ce, dès la première année de formation à la MFR. Cela permet non seulement d'illustrer ce que l'on apprend en salle de travaux pratiques mais également d'inscrire les jeunes dès le début de leur formation dans une démarche d'orientation qui permet de donner du sens à leur investissement au quotidien.
Très souvent, lorsque je demande aux jeunes ce qu'ils aimeraient faire comme métier, ils me parlent non pas d'un métier spécifique mais plutôt d'un public auprès duquel ils aimeraient travailler. Nous nous attachons donc, lorsque nous parlons « orientation », à brosser un ensemble de métiers qui peuvent leur correspondre par rapport au public qui les intéresse.
Par ailleurs, un forum des métiers organisé dans les locaux de la Maison Familiale vient compléter nos discours. De plus, nous incitons autant que possible les jeunes à utiliser tous les moyens aujourd’hui disponibles (internet, salons, forums, portes ouvertes…).
Bien entendu, les stages longs, mis en œuvre dans le cadre de l’alternance en MFR, constituent pour les jeunes un excellent moyen de compléter, ou de rectifier, la vision d’un métier.
Enfin, aborder l’orientation, c’est aussi évoquer la « valeur travail » avec les jeunes., l'amour du métier, et du "travail bien fait". Les maîtres de stage que nous rencontrons trouvent souvent cette valeur « en recul » chez les jeunes, comme celui-ci par exemple : « Ils n’ont pas encore commencé à travailler qu’ils s’inquiètent déjà pour leur retraite ! C’est dire la vision qu’ils ont déjà de leur futur travail… ». Le contexte social y est, là encore, sans doute pour quelque chose…
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