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Crise belge : après 262 jours, on repasse encore une fois les plats

Publié le 03 mars 2011 par François Collette

262 jours sans gouvernement ‘de plein exercice’ ? Pas de panique. Cool. Le plus dur est passé : le record du monde de durée d’une crise politique anciennement détenu par l’Irak (249 jours). Il a fait ricaner toute la planète et a terni encore un peu plus l’image de la Belgium à l’étranger, mais maintenant il est tombé dans l’oubli médiatique.

La crise peut continuer son petit bonhomme de chemin, sans tambour ni trompette. Hormis quelques problèmes sociaux dans ce paradis social, le pays est en de bonnes mains fédérales ‘en affaires courantes’, régionales et communautaires. On se flatte même de sa bonne (?) santé économique et financière. On peut donc prendre le temps de prendre son temps. La question est : jusqu’à quand ? Personne n’ose plus se la poser.

La classe politique, les médias et, forcément, le bon peuple, en ont pris le pli et l’ennui. Ne riez pas, ce sujet est tellement entré dans la vie quotidienne qu’il indiffère tout ce petit monde. Quelques soubresauts épisodiques raniment un peu la flamme et puis on se rendort.

On repasse les plats pour la sixième fois

Il y a un mois, suivant le plan de vol des sept partis en lice, le Roy confiait au libéral Didier Reynders (MR) une nième mission bidon d’informateur. Absent du marigot depuis le début de la crise, il devait s’assurer que les partis avaient encore la volonté de négocier et tenter de savoir quels partis pourraient se coaliser pour voter une réforme de l’Etat. Comme les précédentes, cette mission fut sabotée par la particratie et les luttes intestines, notamment chez les francophones.

Le pauvre Albert II, dans son rôle pathétique de Monsieur Loyal, se voit contraint d’organiser une nouvelle repasse des plats. La classe politique lui a désigné le CD&V (chrétien-démocrate flamand), le parti qui avait toujours refusé de se mouiller dans le cloaque – courage, fuyons - au motif qu’il était un des grands perdants du 13 juin. Les yeux braqués sur lui, il n’a pu se débiner une nouvelle fois.

Le nouveau missionnaire contraint et forcé est le jeune président frais émoulu du CD&V, Wouter Beke, 36 ans. Peu connu en terre francophone, il est un des nombreux petits nouveaux aux idées neuves qui émergent en Flandre. Petit nouveau aux idées neuves, voilà un concept qui n’existe malheureusement pas en Belgique francophone où la classe politique est statufiée de barons inoxydables.

Wouter Beke, l’idéologue construit par Yves Leterme, est chargé de négocier la préparation d’une profonde réforme de l’Etat, mais sous le regard acéré des deux belles-mères incontournables, la N-VA flamande et le PS francophone. 

Aucun délai n’a été fixé tant la tâche est rude. La bon Roy pourra ainsi se reposer quelque temps. A 76 ans, on a l’âge de ses artères. Voici donc quelques semaines de répit, sauf rupture d’anévrisme soudain dans la classe politique.

Vous l’aurez deviné, à moins d’un évènement majeur, la suite de ma Saga Belgica n’est pas pour demain.


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