L’affaire Florence Cassez a tout à la fois démontré la résonance que les autorités françaises peuvent donner à un dossier … et la maladresse qu’elles peuvent manifester.
La différence de traitement avec nos compatriotes, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier est dans tous les cas apparue au grand jour. Compassion d’un côté, suspicion de l’autre. A l’annonce de leur enlèvement Nicolas Sarkozy et Claude Guéant n’ont pas été d’une grande tendresse à l’égard des deux ressortissants français traités de chasseurs de scoops, “à l’imprudence coupable” et au comportement “irresponsable“.
Le 28 décembre dernier, les parents de Stéphane Taponier sont pour la première fois sortis de leur silence dans une interview à l‘Agence France-Presse pour mettre la pression sur le gouvernement.
Selon eux, le maximum n’a pas été fait depuis le début pour favoriser leur libération. Gérard Taponier estime qu’ “Il a fallu quatre-cinq mois pour que ça commence à bouger“.
Le 28 décembre 2010 également mais dans une tribune publiée dans Le Figaro, Florence Aubenas, marraine du comité de soutien aux otages, posait les questions qui fâchent : “Manque t-il dans cette affaire des intermédiaires crédibles ? Fait-on preuve d’une volonté suffisante ?”
A défaut d’une détermination claire de l’Elysée, reste donc le quai d’Orsay. La carrure de son nouveau patron et l’autonomie qui lui est prêtée peuvent laisser espérer un tournant dans la gestion du dossier.
A son arrivée au ministère de la Défense, le 15 novembre 2010, Alain Juppé avait fait du sort des otages français dans le monde sa “première priorité“.
Courant février, alors qu’il était encore ministre de la Défense, le maire de Bordeaux déclarait que les négociations pour tenter d’obtenir la libération des deux journalistes français otages en Afghanistan sont “compliquées” avant d’ajouter sur France Inter “Nous y pensons tous les jours et surtout nous y travaillons tous les jours“.
Il n’y a pas de raison pour que devenu ministre des affaires étrangères, la priorité d’Alain Juppé ait changé. Il appartient à nous tous de lui rappeler et de mettre la pression sur une diplomatie Française qui a bien besoin de redorer ses lettres de créance.
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