L’annonce faite par le Crédit Mutuel de sa volonté de vendre le Républicain Lorrain, que la banque a racheté en 2007, avait déjà fait couler beaucoup d’encre – et avait fait pianoter nombre d’internautes sur les réseaux sociaux ces derniers jours…En effet, voilà que le »Répu » ( que l’on aime ou pas, vous savez ce que l’on pense de ce journal mais là n’est pas le sujet aujourd’hui) se retrouve « abandonné » par son financeur….Le quotidien lorrain diffuse son journal à hauteur de 133.200 exemplaires par jour (chiffre de 2010, en légere baisse puisque on note – de 2.9% par rapport à 2009, le bilan étant toujours excédentaire, source OJD) Ce qui prouve que le quotidien est lu par un nombre non négligeable de personnes et, surtout, le répu représente une masse salariale très importante.
Pour ne rien gâcher à la fête, voilà que des sources syndicales évoquent que Mr Lucas, directeur général du crédit mutuel, envisagerait également de se désengager du rachat prévu de l’Est républicain et des Dernières Nouvelles d’Alsace….(cela n’a pas été confirmé par la banque)
Mr Lucas a annoncé cette décision le 23 février devant les différents organismes syndicaux, légitimement choqués par cette décision radicale.
« Cette annonce, faite à la suite du mouvement de grève du vendredi 18 février, provoque l’incompréhension générale », a déclaré une intersyndicale SNJ-CGT-CFDT-CGC dans un communiqué
Oui, voilà en somme la réponse faite par la banque fédératrice, aux publicités toujours très « humaines » et prônant la » solidarité », à des personnes qui ont utilisé un droit fondamental, celui d’exprimer par la grève leurs difficultés dans l’entreprise….
Hormis ce cas précis de ces quotidiens lorrains, ces méthodes ne seraient elles pas symptômatiques d’une nouvelle ère politique et sociale ? Souvenez vous des réactions négatives, melées d’indifférence, de notre gouvernement lors des dernières grèves, très suivies pourtant, du peuple français ? « Le droit de faire grève oui, mais bloquer le pays non ! » Mais c’est pourtant cohérent avec une grève monsieur le Président ! Si cela n’embêtait personne, cela démontrerait l’inutilité de ces salariés grèvistes quand ils sont à leurs postes !
Dans un contexte économique où la course à l’emploi est plus que difficile, où ceux qui ont la chance d’être salarié le sont souvent dans des conditions précaires – la moselle étant classée cinquiéme en France dans ce triste palmarés - il devient de plus en plus aisé pour les patronnats, les financeurs, de faire chanter et de menacer leurs salariés…
» Vous n’etes pas contents, vous avez osé faire grève ? Et bien on licencie…ou on vend »
Après la mise en danger de la liberté de la presse, voilà que notre liberté de faire grève est elle aussi menacée….Déplorable.