SAINT-LOUIS.
Les plantes énormes vertes derrière le portail avaient gardé
la goutte du jet d’eau matinal
Le sillon noir du liquide était maintenant
trajet des fourmis
Aller à la boutique
Le riz les brèdes
Sur la liste tombée de la poche, l’encre continuait
à se décolorer
Un cri bref, un cri de bélier l’oiseau voleur voleur
d’évis surgit d’on ne savait où
Comme pour déchirer le silence
Bec en l’air puis saut sur le vers de terre
Acheter pilon (gros calou )
Poursuivait la liste moribonde. Dans son projet d’écrasement
de destruction
Un cocon blanc, le long de la case de bardeau
Case créole, se fracassait en une libération
Sans un seul témoin
Évasion tranquille d’un lundi
Massalé
Margoz
L’encre s’était diluée totalement ensuite
Corps à corps avec la terre humide
Fondu du papier chiffonné, abandonné
Inutile en sa dernière tentative d’agir
épousant le sol
comme l’homme seul se raccroche à la vie
in Océan Indien, Poèmes terba aux senteurs créoles, Les Xérographes 2006