Depuis la fin du mois de janvier, les biens que la France souhaite inscrire au patrimoine mondial de l’Unesco sont connus. Si les territoires des Causses et des Cévennes ont été proposés sans difficulté, il n’en est pas de même pour l’œuvre architecturale de Le Corbusier. Le dossier présente certaines failles qui pourraient compromettre son acceptation par l’Unesco. Décryptage.
Ce n’est pas la première fois que la France propose d’inscrire les œuvres de Le Corbusier au patrimoine mondial de l’Unesco. En 2009, la demande française avait cependant été rejetée. Certains avaient salué ce refus, pensant que les réalisations de l’architecte ne méritaient pas de figurer sur la prestigieuse liste. Cependant, s’il ne fait pas l’unanimité, Le Corbusier est considéré par beaucoup comme un visionnaire, voire un génie. Ses œuvres, singulières et novatrices, témoignent d’une époque et d’une manière de penser. Il a tenté de mettre l’architecture au service du mieux vivre, fidèlement à sa devise « là où naît l’ordre, naît le bien être ».
La Fondation Le Corbusier ainsi que le ministère de la Culture réitèrent cette année leur candidature. Le dossier finalisé a été remis à l’Unesco le 31 janvier dernier. Cinq pays, l’Allemagne, l’Argentine, le Belgique, le Japon et la Suisse sont associés au projet. Le Corbusier n’a pas limité sa créativité au territoire français, ses œuvres se trouvent dans 11 pays, répartis sur quatre continents. Seuls 19 monuments figurent finalement dans le dossier. La Cité radieuse de Marseille, la Chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp (70), le site de Firminy-Vert (42) ou encore la Villa Cook (92) font partis des œuvres françaises sélectionnées. Si le ministère a tenté de mettre tous les atouts de son coté pour que le projet aboutisse, le dossier présente plusieurs faiblesses. Selon les pays où sont construites les œuvres, les situations juridiques sont différentes. A cause de cela, certaine œuvres n’ont pas pu être retenues dans le dossier. Le Carpenter center à Harvard, ou encore la ville de Chandigarh en Inde, n’y figurent pas. La villa Baizeau, œuvre majeure de l’architecte est également absente du dossier. Située au cœur du palais présidentiel de l’ex-président tunisien Ben Ali, son classement au patrimoine mondial était jusqu’alors impossible. Suite aux récents évènements, la situation pourrait s’améliorer.Les œuvres absentes au dossier pourront y être associées plus tard. A condition, bien sûr, que la candidature française soit acceptée. Réponse en juin, à Bahreïn.