Les rousses ont toujours exercé une fascination singulière. Dans un roman dédié à cette attraction fatale, Stéphane Rose plonge pour nous au coeur de ce mystère. Il dévoile ainsi les pans d'une sexualité envoûtante.
Hissées au panthéon des fantasmes pour les hommes, les rousses embrasent les imaginations, comme les sens de ceux sur lesquels elles exercent une attraction singulière. Sujet d'opprobre dans toute l'histoire de l'humanité et muse des artistes, elles laissent dans leur sillage comme un parfum sulfureux. Une véritable obsession pour Stéphane Rose, qui nous entraîne sur le chemin d'une fatale attraction, partagée par nombre d'hommes.
L'odeur des rousses
La seule odeur d'une peau peut suffire à chambouler les sens d'un partenaire. Et plus encore celle d'une rousse ! "Ce n'est pas une légende, je suis en mesure d'affirmer qu'elle existe, elle fonde en partie l'attraction que j'éprouve" insiste Stéphane Rose. Piquante, animale et sauvage, l'odeur d'une rousse nous plonge dans un univers émotionnel particulier, sans doute. La faute au cerveau de l'olfaction ! "Une odeur d'une subtile singularité, impossible à synthétiser par la chimie" la décrit l'auteur dans son livre. Une peau qui en a inspiré plus d'un. Aristide Bruant la chante. "Elle a la peau douce, aux taches de son, à l'odeur de rousse, qui donne un frisson". L'écrivain allemand Patrick Süskind, lui consacre un livre ; le nez Serge Lutens, un parfum...
Coquine les rouquines !
Alors que les blondes comme les brunes se prêtent facilement aux surnoms gentillets comme "blondinette" ou "brunette", les rousses invitent à d'autres rimes du type : "coquines les rouquines". A ce titre, la science est affirmative. Stéphane rose brandit une étude d'un scientifique allemand qui confirmerait le mythe des "touffes de feu". Renommé pour son ardeur sexuelle, le stéréotype de la femme rousse serait appuyé par le Pr Werner Habermehl, spécialiste de la sexualité au centre de recherche social de l'université de Hambourg. Ce dernier aurait mis en évidence que la vie sexuelle des femmes avec les cheveux roux est plus importante que celle des autres. Elles sont plus actives, ont plus de partenaires et font l'amour plus souvent que la moyenne.
L'opprobre dans l'histoire
Elles sont tuées en Egypte ancienne et en Afrique Noire, brûlées sur le bûcher pour sorcellerie sous l'inquisition en Europe... Mais alors d'où vient ce parfum sulfureux qui flotte dans leur chevelure incandescente ? De Lilith, la première femme peu docile d'Adam qui était rousse en partie. Comme d'autres figures féminines fortes de la Bible, à savoir Marie madeleine.
Cet acharnement qui perdure dans le temps vient sans doute du fait que dans la pensée traditionnelle de l'Eglise, la flamboyance de sa chevelure, symbole de feu, est associée aux enfers, aux forces débridées. Et donc la tentation. La couleur "carotte" est donc l'interdit ultime, le tabou absolu car associé à Satan.
Les rousses seront associées aux "putains", comme la Nana de Zola, et l'Yvette de Maupassant. En 1254, une ordonnance du roi St Louis fait obligation aux prostituées de se teindre les cheveux en roux pour bien se distinguer des femmes "respectables". "Le désir sexuel est une variante de la peur qu'elles inspirent, l'autre versant de la fascination" conclut Stéphane Rose.
Eloge de la singularité !
"Elles possèdent un esprit libre, plus guerrier que la moyenne" affirme Stéphane Rose. Selon lui, il existe une psychologie de la rousse, très singulière, forgée par la différence. Sans doute ont-elles été habituées enfant à se défendre, à affirmer leur singularité, à ériger en fierté, ce qui pouvait entraîner des sarcasmes... Nul doute qu'au final, elles incarnent l'éternel féminin, un idéal de beauté. "Le contraste de leur peau très blanche avec leur chevelure incandescente, pousse à la contemplation" confie l'auteur. A laquelle s'ajoute un indéniable parfum de mystère. "En réalité, on ne les possède jamais vraiment, elle nous échappe toujours un peu", soupire l'auteur. Alors, pourvu qu'elle soit rousse !
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