Propos du Père François du 2 mars 2011

Publié le 03 mars 2011 par Maurice Puault

Romainville, le 2 mars 2011

Propos du Père François



Je ne suis pas hostile par principe à la mise en place d’une police municipale.

Plus exactement, dans la mesure où l’État n’assure plus un certain nombre de ses missions, il y a là un vide que les mairies se doivent de combler, tout en demeurant conscient que les pauvres contribuables que nous sommes sont amenés par là à payer deux fois pour leur sécurité : la police nationale par nos impôts sur le revenu, la police municipale par nos impôts locaux. 1)

Une idée originale, émise par Gilles Garnier, conseiller général communiste de Noisy-le-Sec, consisterait à exiger la nationalisation des 18 ou 19 000 policiers municipaux actuellement en poste.

Il y a évidemment peu de chances que cette proposition soit acceptée de gaîté de cœur par l’État, trop heureux de s’être débarrassé peu à peu d’une charge très onéreuse.

J’entretiens des rapports courtois avec les policiers municipaux de notre ville, retrouvant en eux cette « police de proximité » qui nous fait cruellement défaut.



Il n’empêche ; une question se pose : celle de l’utilisation qui est faite de cette police municipale.

Certains dérapages peuvent en effet se produire si des élus indélicats en viennent à les utiliser à des fins autres que citoyennes.

C’est à nous d’être vigilants à ce sujet.

Je me permets donc de signaler un fait, peu grave en-soi, mais qui traduit déjà un « glissement » à relever. 2)



Un couple de mes amis, dont le domicile est voisin de la pompe à merde (bonjour la plus-value !) s’est trouvé incommodé, la nuit, vers 1 heure du matin, par les bruits consécutifs aux travaux en cours. 3)

Le couple s’est rendu le lendemain au commissariat des Lilas, pour y déposer une main courante relatant les faits.

Il eut l’agréable (?) surprise de recevoir rapidement la visite de la police municipale de Romainville, mais, alors qu’il s’attendait à voir sa démarche prise en considération, il s’entendit reprocher cette dernière en des termes courtois certes, mais clairs et fermes.

Que cette « admonestation » ait été faite d’initiative ou sur instruction, elle est parfaitement incongrue et anormale. 4)

Il conviendrait que de tels faits, inadmissibles, ne se reproduisent pas, faute de quoi, ils seraient de nature à faire se dégrader les rapports que la population entretient avec sa police municipale. 5)

Je le répète, ces faits ne sont pas gravissimes, mais ils sont typiques du mauvais usage qui peut être fait d’une police municipale, qui en viendrait rapidement à être au service d’une municipalité et non plus de la population. 6)

Merci d’avance de tenir compte de ces « propos ».



Salut à tous



François Le Cornec

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Commentaires de Maurice



1) Encore faut-il qu'elle ait les moyens d'assumer les tâches qui lui sont demandées.

2) Peu grave, peu grave, je ne suis pas d'accord avec toi, C'EST grave !

3) Pour quelles raisons les travaux se font-ils la nuit ? Pourquoi y aurait-il urgence à les faire si vite ? Y aurait-il le besoin d'une inauguration à une date déjà prévue ? La suspension des travaux a-t-elle retardé ceux-ci ? Lorsque nous disions qu'ils étaient arrêtés s'avérerait vrai ?! Comment ont-ils pu reprendre ? D'où viennent les fonds ?

4) Si le terme est adapté, c'est réellement grave, pour rappel voici ce que veut dire admonestation : vive réprimande, avertissement sévère.

Ce n'est pas rien de se voir stigmatiser par la police municipale de cette manière pour faire respecter sa tranquillité nocturne.

5) Qui n’est pas au beau fixe lorsque vous faites remarquer qu'il y a « semble-t-il » des passes-droits pour certains. (je l'ai fait)

6) N'a-t-elle pas été créée pour ça ? Ce ne serait pas la 1re fois que nous le constatons ailleurs.