1148
Alors je n’avais que mon cri
Pour dire la lassitude
De vivre dressé contre le siècle
.
Vous décliniez vos piteux discours
Sur les ondes maléfiques à votre portée
.
Vous distilliez à chaque heure du jour
Et de la nuit
Votre pestilentielle foi
En une fatalité de circonstance
.
Vous disiez
Sinistres personnages
N’avoir rien vu venir de la misère lentement bue
La cigüe de la colère montait pourtant au ventre de mes frères
Comme elle monte dans mes tripes
Et je ne peux m’empêcher de vous vomir
Vous et vos semblables
Fantômes qui gouvernez sur la tempête des cupides
.
Pas un mot n’échappe de votre gorge
Pour condamner le meurtre
Désavouer la violence
Nourrie de votre commerce
.
Il ne se passe plus un jour
Que ne vienne s’échouer en pleurs
Quelque misère subie
Tenant d’une main de fer
Quelques uns ou unes
De mes semblables
Jusqu’au gouffre d’amertume
.
Vous osez encore pérorer
Sur des parquets élyséens
Il se trouve des micros pour se tendre
A votre haleine fétide
.
Saurions nous bouter
Hors de nos murs
Cette lie d’humanité
Dont vous êtes le triste représentant
Que vous nous verriez
Soulagés et contents
Courir par les rues
Dans la liesse d’un ciel allégé
.
Et ce n’est ici que fumerolle, juste avant l’explosion
.
Manosque, 25 janvier 2011
©CopyrightDepot.co 00045567