Jeremy Pelt & Wired - "Shock Value - Live At Smoke" 2007 Maxjazz

Publié le 03 mars 2011 par Audiocity

Né en 1976, ce trompettiste a fait ses armes dès l'école primaire en se concentrant sur les études classiques avant de rejoindre la prestigieuse Berklee College Of Music et d'y décrocher son diplôme. Il déboule sur la scène jazz new-yorkaise en 1998 et marque très vite les esprits. Un jeu mature et technique l'emmènera à côtoyer rapidement quelques pointures du milieu avant de se lancer parallèlement dans une carrière solo très productive. Il se constitue en moins de 10 ans une solide réputation de sideman et joue avec une liste interminable de musiciens d'exception parmi lesquels Roy Hargrove, Ravi Coltrane, The Skatalites ou Nancy Wilson.
Si certains de ces disques peuvent paraitre un peu trop "proprets", ou "guindés", c'est personnellement sa période dite "fusion" qui me semble être la plus intéressante à écouter. Clairement inspiré des années 70 et de toute la mouvance hyper-créatrice de cette époque, ce live de 2007 enregistré au club Smoke de New York sonne et interpelle dès les premières notes de "Circular", morceau d'ouverture à l'introduction rock, et plaira sans aucun doute à tous les fans de Miles. Loin de l'avant-gardisme de ce dernier, Pelt y distille de très bons morceaux devant un public quelque peu décontenancé (ce sont ses impressions), soutenu par des musiciens très inspirés qui auront pour charge de tenir un groove constant agrémenté de chorus bien sentis. Le groupe se prénomme "Wired" et se compose de Frank Locrasto aux claviers, Gavin Fallow à la basse, Dana Hawkins à la batterie, Al Street à la guitare, ainsi que la chanteuse Becca Stevens qui intervient sur le 4e titre de l'album.
Le résultat est sans équivoque, digne par moments d'un Roy Hargrove avec le RH Factor (la constance en plus). Les compositions grooves, la section rythmique se fait plaisir, et ça se sent. "Blues", comme son nom l'indique, est une composition très "classique" laissant croire à un boeuf organisé. Jeremy use d'une pédale wah-wah amplifiée d'une reverb large et trainante, élément de la réalisation qui détonne au vu de l'étroitesse de cette salle de concert. Un confinement qui semble propice à l'épanouissement des musiciens. L'osmose est bien là, organique et créatrice, pour preuve l'interprétation qui s'en suit du morceau "Suspicion". Le chorus de Jeremy y est ravageur, tout comme le son dans son ensemble. Pour conclure, nous avons là à faire à un très bon disque de jazz que je vous recommande chaudement.